Aucune solution en
vue après cinq jours de grève des traminots et de galère pour les usagers. Un
semblant de solution a été proposé avant-hier par la Direction générale de la
Setram aux représentants des travailleurs, soit une acceptation du paiement de
la prime variable en deux parties, « la première partie dans l'immédiat et la
seconde après un temps ». Les grévistes ont bien sûr rejeté cette proposition,
exigeant d'une part « le versement de la prime en question dans sa totalité »,
et précisant d'autre part que « cela ne constitue qu'un point parmi tant
d'autres contenus dans la plateforme des revendications et qui restent encore
en suspens », souligne un délégué représentant des grévistes. Ce dernier
estimera que la promptitude de la satisfaction de cette revendication liée à
l'octroi de la prime variable au bénéfice des opérateurs, alors qu'elle était
versée uniquement aux cadres et les agents de maîtrise, est une preuve en soi
que les droits des travailleurs sont spoliés et qu'il fallait bien recourir aux
actions musclées pour les recouvrer. Piètre considération si l'on se réfère aux
nombreux autres points de revendications, particulièrement la signature de la
convention collective qui traîne depuis des mois et sans que son contenu ne
soit connu par les travailleurs. On affirme dans ce cadre que la convention
collective évoquée par la Direction générale, qui soutient sur ce registre que
c'est un acquis considérable en faveur des travailleurs, ne répond en fait en
rien aux préoccupations du personnel, affirme le délégué des travailleurs.
Celui-ci indiquera qu'il a pris connaissance d'une manière informelle du
contenu de la convention collective, « et je vous assure que rien ne pousse à
l'optimisme », dira-t-il.
D'après les
syndicalistes, tout le travail doit être refait en étroite collaboration avec
des représentants des travailleurs crédibles. Aussi, on souligne que les postes
de travail au sein de la Setram étant spécifiques, classés par pôles, il faut
dans ce cas mettre en place une grille de salaires spécifique. Par ailleurs,
les grévistes relèvent que l'organisation de travail laisse à désirer. Beaucoup
reste à faire sur ce plan de l'organisation et auquel devrait s'atteler la
Setram sans plus tarder, estime-t-on. En tout cas, «la plateforme des
revendications des travailleurs de la Setram est sur le bureau du ministre des
Transports, M. Boudjemaa Talai, et l'espoir est permis pour que le premier
responsable du secteur se penche sur ce dossier afin de le régler selon les
lois en vigueur dans le pays », indique-t-on de sources syndicales. Dépités par
l'attitude de l'administration, les grévistes espèrent que le dossier soit pris
en main par les autorités, à défaut « la situation va encore se compliquer
davantage », prévient-on. La direction de la Setram a indiqué hier à l'APS que
le trafic avait repris normalement au niveau d'Alger, sans plus de précision.