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Opposition et LADDH dénoncent une défaillance de l'Etat

par R. N.

Plusieurs partis politiques de l'opposition mais aussi la Ligue algérienne pour la défense des Droits de l'homme ont réagi, hier, aux graves événements dont est le théâtre la wilaya de Ghardaïa.

Le «Pôle du changement» qui englobe plusieurs partis de l'opposition s'est réuni, dans la soirée de mardi, au siège du parti de Ali Benflis (Talai El Houriat) et a consacré l'essentiel de la réunion aux graves dérapages qui se déroulent Ghardaïa.

«Le Pôle a noté, avec une extrême préoccupation, la détérioration de la situation et les graves glissements que connaissent, actuellement, Ghardaïa, Guerrara et Beriane qui se soldent par des pertes de vies humaines et des blessures à des dizaines de citoyens», note un communiqué du Pôle du changement qui souligne que «les échecs du pouvoir, en place, dans la résolution de ce genre de crises sont dus, essentiellement, à la vacance du pouvoir, l'absence de légitimité des institutions et l'inconsistance des solutions proposées, en l'absence d'un plan efficace de sortie de crise».

Le Pôle considère, en outre, que la détérioration des conditions sociales et de la situation sécuritaire confirme, une fois de plus, la justesse de l'alternative proposée et réitérée, à maintes reprises, par l'opposition nationale et qui exprime les aspirations de millions de citoyens vers une sortie de cette crise, multidimensionnelle, et mener l'Algérie vers une transition démocratique, pacifique, graduelle, négociée et consensuelle.

Le parti Jil Jadid, de Soufiane Djilali, estime pour sa part que le «gouvernement s'est montré jusqu'ici, impuissant, à régler» un conflit qui dure depuis plus de deux années et qui a déjà fait «plusieurs dizaines» morts. «Ce matin, mercredi 8 juillet, le conflit a pris une tournure dramatique. Encore des dizaines de morts selon les informations officielles», ajoute le communiqué de Jil Jadid . «Alors que la situation risque de s'embraser, Monsieur Bouteflika ne se préoccupe que de son trône. Il veut finir son mandat. Peut-être même pense t-il déjà au sacrifice du cinquième ! Mais en attendant, il n'a ni le temps, ni les moyens de dire un mot à ses concitoyens. Il ne peut pas se rendre sur place, à Ghardaïa (?)», affirme le parti de Soufiane Djilali.

De son côté la Ligue algérienne de Défense des Groits de l'homme (LADDH) se dit inquiète de cette escalade de violence où le droit à la vie est sérieusement, remis en cause. «Ni la protection des biens, ni celle des personnes ne sont, désormais, garanties, malgré l'immense déploiement sécuritaire, dans la région.

La défaillance de l'Etat, en la matière, est flagrante et montre bien à quel point le tout sécuritaire n'a jamais construit une solution durable à ce conflit qui dure depuis au moins deux ans», soutient la LADDH, dans un communiqué parvenu à notre rédaction. La LADDH a tenu, en outre, à rappeler que la protection des biens et des personnes est la responsabilité de l'Etat qui devrait œuvrer, inlassablement et par tous les moyens pour les garantir dans le respect des principes des Droits de l'homme.

«La LADDH appelle à l'arrêt immédiat des violences et que chaque partie œuvre au retour au calme afin de créer un climat favorable pour un dialogue qui peut mener vers des solutions durables», ajoute la même source qui exhorte en outre les universitaires, les médias, les partis politiques, les syndicats, le mouvement associatif et tous les acteurs politiques et sociaux, à s'investir davantage dans la réflexion, le dialogue, l'analyse et les propositions afin de contribuer à trouver des issues à la crise de la wilaya de Ghardaïa, marquée par des violences récurrentes, plongeant les citoyens dans un cauchemar interminable et dans un climat de peur intenable.