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Association «Football sans violence» : Les grands axes d'un immense projet

par Adjal Lahouari

En 2010, l'idée de la création de cette « Association football sans violence » a germé. Au mois de juillet 2013 était officialisée sa naissance à l'initiative d'un duo complémentaire, Mohamed Sendid et Mounir Baba Ahmed.

Un ambitieux et original projet pour lequel ces deux sportifs désintéressés ont consacré leur temps et leur argent, en sillonnant toutes les régions du pays pour jeter les bases de cette œuvre d'envergure nationale. Il faut préciser tout de suite qu'ils ont eu partout des réponses positives, ce qui dénote clairement la justesse et la viabilité du projet. Mais, qu'est-ce qui les motive à ce point, lorsqu'on sait que tous deux sont en mesure de mener une existence tout à fait benoîte et sans problèmes ?

Pour ce qui concerne Sendid, et même durant sa brillante carrière d'arbitre, il a su mener de pair ses multiples activités, à savoir directeur d'unité économique et responsable au niveau de l'UGTA. On doit donc se rendre à l'évidence : Mohamed Sendid possède la flamme sacrée en menant une vie active, entièrement au service d'autrui. Succinctement, le projet vise la formation et la sensibilisation des jeunes désirant pratiquer le football sans violence au sein d'une organisation d'une compétition de proximité durant toute l'année. Des stages et des séminaires se tiendront sous un encadrement compétent. Enfin, un concours sur le football et ses règles sera ouvert à tous les citoyens pour lutter contre toutes les sources de violence.

Pour ce faire, Sendid sait faire preuve de patience pour réaliser ses desseins. A titre d'exemple, il y a deux décennies, il avait pondu un livre sur l'arbitrage lequel, présenté à la FIFA, lui a valu les encouragements de cette structure. On évoquera une revue sur l'arbitrage et enfin cette énorme entreprise destinée « à éradiquer les racines de la violence », tient-il à préciser. Après cinq années donc, ce livre a enfin vu le jour et une commission de suivi sera chargée de l'actualiser au fur et à mesure des modifications. Ce livre, c'est déjà un défi relevé dans ce programme qui prévoit la création d'une association dans chaque wilaya conformément à la loi. Sendid citera quelques noms d'anciens footballeurs qui seront partie prenante à savoir Fendi, Azeroual, Maïche, Hamimed, Bott Habib, Bott Abdelkader, Bettine, Bensaci, Guessoumi, Nadjmi, représentant différentes régions du territoire national.

« Nous allons déposer le dossier de l'association nationale au niveau du ministère de l'Intérieur et dont le siège est à Oran, au stade Benahmed Lahouari et tous les vice-présidents appartenant à l'exécutif seront de fait les présidents des cinq régions. L'objectif est d'installer des cellules au niveau des 1548 communes et chacune doit engager 16 équipes de 16 joueurs pour pratiquer le football populaire sur des terrains promis par l'ex-ministre Tahmi », dira notre interlocuteur en citant l'exemple du complexe Sanchidrian et en louant l'action du DJS d'Oran Gharbi Badreddine qui va installer un chef d'unité pour gérer les créneaux au profit des trois groupes de seize de ce quartier populaire. Le vœu le plus cher, c'est d'avoir dans chaque wilaya un tel espace.

COMMENT LUTTER CONTRE LA VIOLENCE ?

La question s'est constamment posée à tous les niveaux. Sendid répondra : « Il faut aller à la source de cette violence ! » Et de citer la belle initiative lors du derby MCO-USMBA qui s'est déroulé sans aucun incident. Quelle a été la recette ? En distribuant 2.000 maillots floqués au sigle de l'association et un match en lever de rideau dont les acteurs n'étaient autres que les membres des exécutifs des wilayas d'Oran et de Sidi Bel-Abbès. Ce test fut concluant à tous égards. Le programme national des compétitions a été élaboré depuis belle lurette. On soulignera, par ailleurs, que tous les volets inhérents à ce grand projet ont été minutieusement étudiés et notamment les assurances, l'aptitude des joueurs et la participation quasi symbolique des équipes participantes. « La nouveauté, c'est que nous exigeons chaque cellule l'engagement de dix arbitres de moins de 25 ans pris en charge par l'association et indemnisés. Trois anciens arbitres, messieurs Belbah, Bettine et Belgacem, dégageront les meilleurs referees à la fin de la saison après le tournoi de clôture qui se déroulera à Oran », précisera Sendid et qui ajoute « que chaque participant doit avoir être parrainé par quelqu'un et qui pourra participer au concours national des règles du football composé de onze questions. Les meilleurs auront leur propre concours à Oran et recevront de très belles récompenses », expliquera Sendid.

NOUVEAUTES

L'autre nouveauté reste la création de la carte de « notable du football à raison de mille par wilaya, se répartissant ainsi : 20 par commune et 50 par daïra. Oran en aura 320 en fonction de son importance territoriale. Ils peuvent se réunir une fois par an, quel que soit le jour ou le mois. L'ancien arbitre international a une autre initiative dans sa manche dénommée « Ouaâda foot » où le taâm traditionnel sera servi et ouvert à tous. Cette réunion qui promet d'être très conviviale sera l'occasion d'exposer aux autorités locales un ou plusieurs problèmes sociaux qui seront sans doute solutionnés. Comme on le voit, le projet est ambitieux et exaltant puisqu'il vise, non seulement éradiquer les sources de la violence, mais également faire une judicieuse prospection pour dénicher les meilleurs joueurs et également les futurs chevaliers du sifflet.

« En raison de tous ces nobles objectifs, nous lançons un appel au MJS et aux autorités locales de chaque région pour nous aider à concrétiser cette mission », dira notre interlocuteur. Par ailleurs, et conformément aux vœux des Oranais et également des sportifs ayant connu Fréha, l'association a émis un appel citoyen concernant le nouveau stade d'Oran. « Le vœu le plus cher c'est qu'il porte le nom du populaire Beka qui était président d'honneur de cette association lorsqu'il était parmi nous ».