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CHLEF: Le projet de loi relative à la Protection de l'enfant en débat

par Abbad Miloud

Avant-hier, lors d'une rencontre-débat qui a regroupé trois députés, en l'occurrence : Mmes Salima Belkeniche et Abib Zohra ainsi que M. Belkaid Abdelaziz et cinq avocats, disposant d'une solide expérience en la matière, ont débattu, durant toute la journée, le projet de loi relative à la Protection de l'enfant, datant de septembre 2014 et qui sera soumis, dans les jours qui suivent, à l'Assemblée législative.

L'objectif visé par les trois élus du peuple est de recueillir toutes les observations et propositions permettant la mise en place d'une stratégie de protection efficace de l'enfant. Les présents ont accueilli, favorablement, l'abrogation des dispositions de l'ordonnance n°75-64, du 26 septembre 1975, portant sur la sauvegarde et la protection de l'enfance, qui a prouvé ses limites et est à l'origine de certains échecs. Une juriste déclara : «aujourd'hui, c'est certain, des drames seront évités à des milliers d'enfants pour peu que les propositions d'enrichissement à cette loi, faites aujourd'hui, soient prises en considération» et d'ajouter «c'est notre souhait le plus cher», l'urgence est signalée, tient-elle à préciser.

Une observation faite par les participants est que la majorité des articles du projet de la loi traitent de l'aspect pénal. Seuls 31 articles sur les 149 sont consacrés à la Protection de l'enfant.

Plusieurs propositions, jugées fort intéressantes, ont été faites. Mme Abid Zohra, une ex-enseignante en mathématiques, a pointé du doigt le système éducatif qui est la cause de déperdition de milliers d'enfants qui se retrouvent dans la rue et vont, ainsi, augmenter le nombre de délinquants. Cela nécessite une volonté politique pour une analyse objective de la situation du système éducatif. «Il y va de l'avenir de notre pays».

L'autre députée, Mme Belkeniche Salima, a proposé, à la réflexion, l'élargissement à d'autres partenaires, à l'image des directions de l'Education nationale, la Jeunesse et les Sports, l'Action sociale, les Services de sécurité (police et gendarmerie) ainsi que le mouvement associatif, pour une meilleure conjugaison des efforts et mener un travail qui s'inscrit, dans le temps, en vue d'un meilleur accompagnement et une protection réelle de l'enfant. Elle proposa, aussi, que la réflexion critique et constructive doit être continue. Les prochaines rencontres seront élargies à des sociologues et psychologues, aux compétences avérées, pour mener des réflexions approfondies et susciter les débats.

«Il faut mettre tout en œuvre pour protéger et préserver ces milliers d'enfants qui sont en danger» et d'ajouter «au lieu d'être versés dans la délinquance, nous devons faire d'eux les bâtisseurs de demain?».