Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Droits de l'homme : Le Parlement européen épingle l'Algérie

par R. N.

Lors de sa session plénière du 30 avril, le Parlement Européen a voté une résolution condamnant le «harcèlement de militants des droits de l'homme et des travailleurs en Algérie». Selon un communiqué de cette instance, les députés «demandent aux autorités algériennes d'assurer et de garantir le droit à la liberté d'expression et d'association et le droit de réunion pacifique dans le pays» et «affirment que le droit à un procès équitable et l'assurance d'une garantie minimum pour le droit à la défense pour tous les détenus est en conformité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques». Ils rappellent que «le harcèlement et l'intimidation des militants des droits du travail et des défenseurs des droits de l'homme, y compris au niveau judiciaire, n'est pas une pratique conforme à la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l'homme».

Les députés européens appellent le «chef de la politique étrangère de l'UE» et «les États membres» à «veiller à ce que la politique européenne vis à vis de l'Algérie soit claire et fondée sur des principes et qu'elle comprenne un dialogue sur les droits de l'homme». Ils «exhortent les autorités algériennes et le chef de la politique étrangère de l'UE à inclure un chapitre fort sur les droits de l'homme dans le futur Plan d'action UE-Algérie».

L'Algérie, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, a sévèrement critiqué la résolution du Parlement européen. Suite à l'adoption de cette résolution, Abdelaziz Benali Cherif, a évoqué, dans une déclaration à l'APS une action «initiée par un groupuscule connu pour avoir versé dans l'agitation médiatique pour servir des desseins inavouables et contraire à la volonté clairement affichée par l'Algérie et l'UE d'aller de l'avant». «Trente-cinq eurodéputés sur les 751 que compte le Parlement européen ont adopté, ce jour, quasiment à la sauvette, une résolution sur l'Algérie, en réel décalage tant avec l'esprit qui préside aux relations de dialogue et de coopération entre l'Algérie et l'Union européenne qu'avec la dynamique qui anime les rapports de l'Algérie avec ses Etats membres», a-t-il affirmé. «Cette action a été initiée par un groupuscule connu pour avoir souvent versé dans l'agitation médiatique pour servir des desseins inavouables et contraires à la volonté clairement affichée par l'Algérie et l'UE d'aller de l'avant dans la promotion de leur partenariat global et multidimensionnel».

«ESCROQUERIE PROCEDURALE»

Le recours à l'adoption d'une telle résolution sous le sceau de l'urgence est une mesure qui s'apparente à une «escroquerie procédurale», a encore ajouté le responsable. «Le fait ordinaire choisi comme prétexte par les auteurs de cette résolution renseigne tant sur leur acharnement à vouloir porter préjudice à l'atmosphère sereine qui caractérise le dialogue entre l'Algérie et le partenaire européen que sur les limites de leur vision quant aux intérêts mêmes de l'UE. Les vaines tentatives de ces quelques détracteurs qui se trompent d'époque et d'adversaire ne peuvent en aucun cas altérer et encore moins remettre en cause la marche résolue de l'Algérie et de l'UE vers la consolidation du partenariat mutuellement avantageux que projette l'Accord d'association», a-t-il dit. Partant, l'adoption de cette résolution, qui s'écarte de l'esprit du dialogue confiant, décrédibilise ses propres auteurs qui se sont arrogés le droit de tenter de jeter la suspicion sur la justice algérienne face à des faits répréhensibles qui font l'objet d'actions judiciaires similaires dans nombre de pays européens. «En rejetant cette intrusion suspecte et irresponsable dans les affaires intérieures de l'Algérie, le ministère des Affaires étrangères, qui a pris le soin d'attirer l'attention des partenaires européens sur les retombées négatives que pourrait avoir cet acte sur le développement des relations entre les deux parties, réitère la ferme volonté de la partie algérienne de poursuivre activement la mise en œuvre des réformes qu'elle a souverainement engagées et escompte l'édification d'un partenariat algéro-européen respectueux de ses choix», a conclu M. Benali.