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Coordination des Mouvements de l'Azawad : La CMA pas prête à signer l'Accord d'Alger

par R. N.

La Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) estime que «le projet d'accord proposé par la médiation à la signature, le 15 mai prochain, ne saurait l'engager que lorsqu'elle l'aura approuvé», affirme la Coordination dans un communiqué rendu public, mardi. «La Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) prend acte du communiqué de la médiation, en date du 18 avril 2015, mettant fin à la conduite des négociations entre la CMA et le gouvernement malien, avant la signature finale de l'accord», ajoute la CMA qui dit «remercier» l'Algérie pour «tous les efforts qu'elle a consentis, dans la recherche d'une solution juste et équitable au conflit qui oppose l'Azawad a l'Etat du Mali, depuis plus de 50 ans».

Tout en renouvelant sa «reconnaissance et ses encouragements à la Médiation», la CMA affirme «que sa démarche vise à donner toutes les chances de réussite, au processus d'Alger, pour aboutir à un accord durable», et réaffirme «son engagement à respecter l'Accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 signé à Kidal, ainsi que la déclaration de cessation des hostilités, du 24 juillet 2014 d'Alger, réaffirmée le 19 février 2015, et invite les autres parties au conflit à faire de même», ajoute le communiqué signé par Almou Ag Mohamed.

A Alger, on estime que la signature de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, prévue le 15 mai prochain à Bamako, ouvrira une «nouvelle page» de l'histoire de ce pays, en quête de stabilité, de sécurité et de développement. Par la signature de cet accord «c'est une nouvelle page de l'histoire de ce pays (Mali) qui va s'ouvrir et s'écrire, à partir du 15 mai prochain», avait affirmé le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. La signature, qui aura lieu avec le soutien de la Communauté internationale et la participation de tous les acteurs maliens, permettra d'engager «une dynamique de transformation de la situation, au Mali» grâce à l'apport des Maliens eux-mêmes et l'accompagnement par la Communauté internationale. Dans ce cadre, M. Lamamra a fait part de la contribution algérienne dans le processus du dialogue inter-malien inclusif, estimant que la signature de l'accord, par les parties maliennes, marquera le début de sa mise en œuvre.

Pour rappel, la Médiation avait invité toutes les parties à signer l'Accord d'Alger, soulignant que «le processus de paix, en cours, doit se poursuivre de la manière qui puisse consolider les acquis jusqu'ici obtenus». Elargie aux Etats-Unis et à la France, la Médiation a ajouté que «cette étape (la signature de l'accord) ouvrira la voie à la mise en œuvre et à l'opérationnalisation des engagements pris.» Garante d'un dialogue inclusif, la Médiation veillera à ce que la mise en œuvre de l'accord soit effective et complète, selon des modalités et un calendrier d'application à convenir, conformément, aux dispositions de l'accord.

LES ATTENTES DE LA POPULATION MALIENNE

Rappelant «combien le peuple malien était plein d'espoir et d'optimisme, lors du lancement des pourparlers inter-maliens inclusifs, dans le cadre du processus d'Alger, le 16 juillet 2014», la Médiation a indiqué que la population du Mali «a hâte de voir cette aspiration légitime concrétisée et que, par leurs actions, ses dirigeants puissent le conduire sur la voie de la paix, de la réconciliation nationale, de la bonne gouvernance et du développement socio-économique.»

Dans le document qui doit être signé, à l'occasion d'une cérémonie dans la capitale malienne, les parties s'étaient engagées à mettre en oeuvre, «intégralement et de bonne foi», les dispositions de l'accord, en reconnaissant leur responsabilité première à cet égard. Le texte souligne de manière très particulière la nécessité du respect de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Etat du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc. Il vise, notamment, à créer les conditions d' «une paix juste et durable au Mali», contribuant à la stabilité régionale, ainsi qu'à la sécurité internationale. Le texte de l'accord définit également «la période intérimaire», le volet relatif à la «défense et sécurité» et «les actions et projets de développement économique, social et culturel à réaliser dans les régions Nord Mali, à court, moyen et long termes».