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Transport urbain: L'âge et la propreté des véhicules en question

par A. Mallem

A l'évidence, l'important volet du renouvellement du parc de transport urbain par taxis et bus dans la ville des ponts, qui commence à accueillir ses visiteurs pour la grande manifestation qu'elle abritera durant douze mois, ne semble pas avoir été sérieusement pris en compte. «Nos demandes d'aide auprès de la tutelle et des pouvoirs publics locaux pour un système de crédits bancaires qui nous permettraient de renouveler notre matériel roulant vétuste n'ont obtenu que des promesses qui n'ont jamais été suivies d'effet», nous ont répondu, hier, les responsables des trois syndicats de taxis activant sur la place.

A ce sujet, ouvrons ici une parenthèse pour signaler que, tout de suite après les cérémonies d'ouverture de « Constantine, capitale de la culture arabe 2015», les citoyens ont commencé à se poser des questions sur la qualité de l'accueil des étrangers. Et fatalement, la question des véhicules vétustes, brinquebalant, sales et mal entretenus qui roulent sur nos routes a été remise sur le tapis. « Mis à part les véhicules de l'ETC qui sont plus ou moins propres et bien entretenus, le reste de la flotte de bus et de taxis qui est détenu, en majorité, par le secteur privé, laisse à désirer. Et dans ce domaine, seul le tramway, et à un degré moindre les bus de l'entreprise publique ETC, peuvent sauver la face d'une ville qui ne cesse de souffrir de la qualité de ses moyens de transport», ont commenté hier des citoyens rencontrés à la station de Bab-El-Kantara.

A Constantine, d'après les chiffres qui nous ont été fournis par les trois syndicats du secteur, il y a entre 3000 et 4000 taxis urbains et interurbains qui roulent sur les différentes lignes de la wilaya. Et il semble que seule la fédération des taxieurs activant sous l'égide du bureau de wilaya de l'union générale des commerçants et artisans Algériens (UGCAA) a pris en compte cette question. Ce syndicat qui se prévaut d'un nombre d'adhérents de 1600 taxieurs environs, a établi, il y a environ quatre mois, une convention avec un concessionnaire privé pour l'acquisition de véhicules avec des facilités de paiement et l'opération semble bien marcher. Rencontré hier au bureau de cette organisation, M. Bouadi, président de la fédération des taxieurs, a tenu à relativiser les choses en précisant que la convention en question concerne l'ensemble des commerçants artisans et non seulement les taxieurs. « Toutefois, le quota que nous venons d'acquérir, 26 véhicules neufs au total, nous permet de pallier à la défaillance des pouvoirs publics qui n'ont pas répondu à nos nombreuses demandes d'aide. Nous commençons tout juste le renouvellement du parc en état de vétusté et le processus se poursuit. Néanmoins, il faut dire que tous nos véhicules sont relativement en bon état, n'ayant pas plus de 3 ans d'âge, et assez présentables et propres ». Pressé de questions sur la propreté des véhicules, sur la tenue vestimentaire, M. Bouadi a répondu que « cela relève de la culture et de l'éducation de chacun, qu'on ne peut changer du jour au lendemain ».

Le secrétaire général de l'Union nationale des chauffeurs de taxis (UNACT) nous fera une réponse mitigée, en niant, lui aussi, toute aide de la tutelle, sans se montrer très prolixe sur l'état des véhicules formant son parc de taxis. Et c'est le troisième syndicat, l'Union nationale des taxis transport (UNTT) qui opère sur les lignes inter-wilayas, qui fera état d'un renouvellement conséquent de son parc composé de 450 véhicules, renouvellement assez récent qui a atteint la proportion de 65 %. Son secrétaire général, M. Bendilmi Younès, après s'être montré désolé lui aussi que les pouvoirs publics n'aient pas mis en application leurs promesses d'aide au renouvellement, a déclaré que ses adhérents ont compté sur leurs propres moyens. « Chez nous, a-t-il souligné, le plus vieux véhicule ne dépasse pas cinq ans d'âge et une majorité des véhicules sont d'acquisition récente ». Enfin, question propreté, tenue et comportement, chacun a défendu la moralité et l'éducation de ses adhérents, affirmant qu'ils ont été tout le temps au contact des étrangers et que, question accueil, ils n'ont rien à se reprocher.