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TNP : La coopération pour atténuer les conflits et les «pressions nouvelles»

par R. N.

L'Algérie a plaidé mercredi pour une coopération entre les Etats membres du traité de non-prolifération (TNP) des armes nucléaires à même d'atténuer les conflits et les « pressions nouvelles », lors séminaire international en prélude à la Conférence d'examen 2015 du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) tenu mercredi à Alger. Intervenant au nom du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, l'ambassadeur Abdallah Baali a souligné que « la volonté d'œuvrer à la réalisation des objectifs du traité commande de renforcer la confiance et la coopération afin d'atténuer les pressions nouvelles générées par les questions régionales et les conflits non résolus qui pèsent sur l'intégrité et l'autorité du régime TNP». «Face à ces préoccupations, la vaste majorité des Etats non nucléaires ont montré la voie en optant pour l'établissement de zones exemptes d'armes nucléaires, imprimant ainsi une vigueur politique et juridique aux efforts internationaux de désarmement et de non prolifération», a déclaré le représentant de l'Algérie. Estimant que cette démarche «clairvoyante a le mérite de valoriser le potentiel des zones pour la protection de l'environnement et surtout la réduction des risques d'une course aux armes nucléaires ou de voir celles-ci tomber aux mains d'acteurs non étatiques».

L'intervenant a encore souligné que «l'absence de progrès pour l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, contrarie l'émergence des zones en tant que norme internationale de renforcement de la stabilité et de la sécurité régionale incompatible avec la perpétuation d'une asymétrie sécuritaire inacceptable pour les pays de la région ». A cet égard, il a relevé que l'Algérie saluait la « détermination » des pays arabes qui, « en dépit de la non tenue de la conférence 2012 sur le Moyen-Orient, ont poursuivi leur coopération (à) en vue de progrès tangibles dans la conduite du processus devant aboutir au lancement effectif du processus d'établissement de la Zone au Moyen-Orient ». M. Baali a souligné que la rencontre d'aujourd'hui offre l'occasion de « confronter les vues et analyses et d'approfondir le dialogue avec d'imminents spécialistes » sur les thèmes à l'ordre du jour du séminaire, à savoir le désarmement, la non prolifération et l'utilisation pacifiques de l'atome.

L'ENGAGEMENT DE L'ALGERIE

La rencontre d'hier est co-organisée par l'Institut diplomatique et des Relations internationales (IDRI), relevant du ministère, en partenariat avec la Fondation pour la Recherche stratégique de l'Union européenne (UE). Valere Mantels, représentant des Nations unies, du Département des Affaires de désarmement, a exprimé «son appréciation pour les organisateurs de ce séminaire», estimant que l' «occasion est offerte ici à Alger pour discuter des défis à relever». «Lors de cette rencontre à Alger on aura l'occasion d'aborder beaucoup de points de discorde pour arriver à une plateforme commune». Mais il faudra pour cela « accélérer le processus et aller vers le désarmement définitif», a-t-il indiqué.

Concernant l'accord conclu entre Téhéran et le groupe 5P +1 sur le nucléaire iranien, M Mantels s'est félicité de ce «signal positif et de cette flexibilité politique qui va davantage contribuer à la réussite de la prochaine conférence» de New York que présidera l'Algérie. «Nous sommes ici à Alger pour que la prochaine conférence sera un succès», a indiqué de son côté l'envoyé spécial de l'Union européenne, Jacek Bylica, qui a salué «l'engagement et l'investissement de l'Algérie aux efforts internationaux de désarmement et de non-prolifération». Il a réitéré dans ce sens, l'«engagement de UE à promouvoir cette approche de désarmement et s'assurer le plan d'action du TNP, précisant que l'«UE est disposé pour s'engager à soutenir toutes les actions qui vient à réduire et éliminer tous les arsenaux chimiques et nucléaires dans le monde». L'UE, selon M, Bylica, favorise «l'interdiction immédiate des armes explosifs». «Tous les pays doivent partager la responsabilité pour relever les défis afin de trouver des solutions pacifiques par la voix diplomatique», a-t-il souligné.