Après les Marocains, ce sont les Saoudiens qui se sont
montré méchants avec nous. Très méchants même selon l'avion qui a survolé leur
ciel pour embarquer les Algériens du Yémen. La Jordanie, elle, a empêché un
universitaire algérien d'embarquer pour Alger après un séjour à Amman. Elle l'a
cuisiné, emprisonné puis renvoyé chez lui comme un bagage oublié par Air
Algérie. Le Qatar, via son chargé de communication Al-Jazeera, voudrait bien
faire de l'Algérie une nouvelle Libye ou Syrie, le choix nous est laissé. Que
conclure alors de ces quatre relations extra-conjugales ? Que les rois arabes
n'aiment pas l'Algérie qui est, officiellement, rappelons-le pour les plus
jeunes, une République. Que les Monarchies détestent les Républiques surtout si
elles sont démocratiques et populaires, tout comme se présente l'Algérie dans son
CV officiel. Que les Palais ne fréquentent pas les Républiques, mêmes si elles
ont également des palais, mais officiellement encore une fois, pour le peuple
ou le gouvernement ou du président, enfin pour amuser la galerie. Les vrais
palais des Républiques sont ailleurs, en France, cachés derrière les dunes, en
Amérique latine et chez l'Oncle Sam. Il n'existe pas un Palais dans la
République mais une multitude. Ils ont leurs propres rois, de la combine, du
foncier, de l'import-import, de l'économie de bazar. Ils possèdent leurs
propres cours, leurs hommes de main, leurs familles régentes et leurs relais
dans le Palais de la République. S'il y a un seul roi dans une Monarchie, il
existe un président officiel, pour la photo à accrocher derrière le fauteuil,
et plusieurs rois régnants dans une République démocratique anarchique. Et
c'est pour cette raison que les investisseurs étrangers ont du mal à
s'installer dans notre République. Dans les différentes monarchies, le gus à
payer est connu, lui ou ses relais, mais dans une République où les rois sont
aussi nombreux que les imperfections de l'autoroute de Ghoul, il y a foule
devant le guichet. Comme dans toute monarchie, le pouvoir en République
démocratique et populaire passe par la filiation du sang mais aussi de la
cooptation et des intérêts. Quand le Roi d'une République meurt, le FLN et le
RND crient Vive le Roi ! Quand les bruits de palais se font entendre, la
République du peuple tremble et s'attend à un coup de gueule de la rue. Alors,
Rois de ce monde, ne nous détestez pas, on est seulement une monarchie planquée
sous la peau de banane d'une République.