Durant la période de 2010 à 2014 la wilaya de Tizi Ouzou a connu quelque 887 actions de protestations, selon un bilan fourni, mardi, par le wali Abdelkader Bouazeghi. Il s ?agit, essentiellement, selon le même responsable, de 103 sit-in devant la wilaya, 412 fermetures de sièges de communes et 114 de ceux de daïras, 31 fermetures de locaux de Sonelgaz et 26 fermetures des locaux de l'Algérienne des eaux. Intervenant à la clôture des travaux de la session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), consacrée au bilan annuel de 2014, il a indiqué que durant l'année 2014, des citoyens ont assiégé la cité administrative au moins 13 fois, fermé des routes 23 fois, des sièges de daïras 18 fois, des locaux de mairies 95 fois, des locaux de l'Algérienne des eaux (ADE) 06 fois et des routes 21 fois. Pour le wali, la plus majorité de ces actions de protestation portait sur des revendications légitimes dont nombreuse ont été satisfaites à l'issue du dialogue engagé par les autorités avec les protestataires. A ce propos, il a fait état d'audiences accordées, par son cabinet, à quelque 155 comités de villages et 98.000 citoyens. Le wali de Tizi Ouzou a saisi l'occasion pour revenir sur 2 contestations qui répondraient, à ses yeux, à d'autres considérations et motivations autres que des revendications légitimes à savoir : la fermeture du siège de l'Assemblée populaire communale d'Azazga par des citoyens qui réclament la dissolution de la même assemblée sans motifs valables et la grève illimitée des employés du Trésor de la wilaya. Le wali affirme, à ce propos, avoir engagé, avec les protestataires le dialogue, les négociations et les concessions ou encore l'application de la loi mais sans résultats, accusant les initiateurs de ces deux actions de protestation de manipulation. Il confie ignorer les motivations réelles de cet entêtement aux conséquences fâcheuses.

Pour lui, il est irrationnel de demander la dissolution d'une APC sans raisons valables et prévues dans la réglementation car cela se répercute, seulement sur la population qui subit les conséquences du blocage et se retrouve, ainsi, otage de ces protestataires. Alors que la grève de la centaine des travailleurs de la trésorerie locale pour des revendications dépassant les prérogatives d'un seul ministère, ne répond à aucune logique mais cache mal, à ses yeux, la volonté de porter un coup d'arrêt à la dynamique du développement de la wilaya à la faveur du programme d'investissements initié par les pouvoirs publics dans plusieurs secteurs. Et ce, en paralysant le règlement des situations financières des entreprises en charge de ces projets, d'une part, et les salaires de quelque 300.000 fonctionnaires de plusieurs administrations locales d'autre part. Il a révélé que certaines administrations ont été, déjà, contraintes de recourir aux services du Trésor de la wilaya de Boumerdès pour payer leurs employés.

Abordant, par ailleurs, la situation de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou, Bouzeghi a dressé un tableau noir malgré les opérations de volontariat lancées, ici et là, ayant permis de collecter quelque 900.000 tonnes de déchets soit l'équivalent des collectes d'une période de 2 ans. Il a appelé, ainsi, à la levée des oppositions de riverains pour pouvoir implanter des structures de prise en charge de ces déchets. S'agissant du budget alloué aux différents projets en cours dans la wilaya de Tizi Ouzou, il a indiqué le montant de pas moins de 186 milliards de dinars depuis janvier 2015 alors que la consommation de 2014 a été de 47 milliards de dinars sur les 221 milliards de dinars cumulés au début de la même année.