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Ligue arabe : Accord pour la mise sur pied d'une force militaire commune

par Yazid Alilat

Sans grande surprise, le 26ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays de la Ligue arabe a entériné la proposition égypto-saoudienne de mise en place d'une force arabe commune de lutte contre le terrorisme. L'ordre du jour de ce sommet, qui s'est tenu dans la station balnéaire de Charm Echeikh, sur la mer Rouge, a été réduit à ce seul point, au moment où l'aviation de 10 pays arabes, menée par l'Arabie Saoudite, bombarde, depuis mercredi, des positions de rebelles houtis, au Yémen. Le recours à une force arabe commune, demandé instamment par l'Egypte et l'Arabie saoudite, pour lutter contre le terrorisme, a, donc, été approuvé, à la majorité des 22 membres de la Ligue arabe, seul l'Irak ayant soulevé quelques observations relatives aux modalités de constitution de cette force.

« Les dirigeants arabes se sont mis d'accord sur le principe d'une force militaire arabe », a ainsi déclaré, à la fin du sommet, le président égyptien Abdelfettah Al Sissi. La résolution adoptée par le sommet, sur ce point, souligne que « le secrétaire général de la Ligue arabe, en coordination avec le président du Sommet (M. Sissi, ndlr), invitera une délégation de responsables sous la supervision des chefs d'état-major des pays membres, qui aura un mois pour étudier tous les aspects de cette force militaire conjointe et faire des recommandations sur ses procédures, ses mécanismes et son budget ». Ensuite, ces recommandations devront être entérinées, dans les 4 mois à venir par les ministres de la Défense, précise la résolution adoptée par le Sommet arabe de Charm el-Cheikh.

 Nabil Al Arabi, SG de la Ligue arabe a estimé que « ce qui est important, aujourd'hui, c'est qu'une décision majeure a été prise, au regard de tous les troubles dont souffre le monde arabe, des défis sans précédent posés par des groupes terroristes ». Pour autant, il faudra éliminer beaucoup d'obstacles pour que cette force arabe commune puisse voir le jour. L'Irak est réservé sur la création de cette force commune, alors que l'Algérie a expliqué, jeudi, à l'issue des travaux des experts, qu'elle ne participera pas à cette force arabe commune. Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères avait, en effet, écarté une telle éventualité, expliquant que l'Algérie ne permettra jamais à ses forces armées d'intervenir, hors de ses frontières. Le représentant du président de la République à ce sommet, Abdelkader Bensalah, avait clarifié, encore plus, la position algérienne, en appelant à la préservation de la sécurité arabe, avant de rappeler l'appel de l'Algérie à « soumettre l'initiative de la création d'une force militaire arabe commune à un examen plus approfondi». Pour autant, l'adoption de la résolution de Charm Echeikh a conforté le clan de la solution militaire contre la progression de la rébellion houtie, au Yémen, c'est-à-dire l'Egypte, qui est prête à intervenir au sol et l'Arabie saoudite qui dirige une coalition militaire de 10 pays, pour empêcher que la rébellion houtie, ne prenne le pouvoir dans ce pays. Après Sanaa, les Houtis progressent maintenant vers le sud, vers Aden, alors que les bombardements de la coalition militaire arabe se poursuivent. Les ressortissants de nombreux pays, dont ceux de l'Inde et du Pakistan, doivent être évacués dans les prochaines heures, alors que plus de 200 employés de l'ONU, d'ambassades et de sociétés étrangères avaient été évacués, samedi, de Sanâa par voie aérienne. Samedi, des avions de la coalition ont pris pour cible le QG de la Garde républicaine yéménite, alliée à la rébellion chiite des Houthis, tuant 15 soldats, a indiqué, dimanche, à l'AFP, une source militaire. Les frappes nocturnes ont touché le site situé à Soubaha, dans l'ouest de Sanâa, a ajouté cette source. L'hôpital militaire de Sanâa a reçu les corps de 12 soldats, ainsi que 18 blessés, a indiqué, pour sa part, une source médicale.