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Les parties en
conflit en Libye se rencontrent à partir d'aujourd'hui à Alger avec pour
objectif de dégager un consensus politique pour régler la crise libyenne. «Une
quinzaine de dirigeants politiques de premier plan, des chefs de partis et de
grands militants connus sur la scène libyenne» seront présents, selon Ramtane
Lamamra. L'Algérie s'est activée ces derniers temps, dans la discrétion, à
préparer le terrain pour cette réunion. «Nous nous sommes beaucoup investis, et
inscrivons nos efforts dans la recherche d'une solution politique pour la Libye.
Nous avons durant ces dernières semaines, pour ne pas dire ces derniers mois,
énormément investi, nous l'avons fait dans la discrétion la plus totale, nous
avons reçu plus de 200 acteurs libyens à Alger», avait indiqué dernièrement le
ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader
Messahel. La tâche ne s'annonce pas facile quand on connaît la complexité de la
situation en Libye, livrée aux milices et dirigée par deux parlements et deux
gouvernements. Toutefois, a indiqué dimanche Lamamra à l'APS, «nous sommes
raisonnablement optimistes, et travaillons pour que le dialogue entre les
frères libyens aboutisse au règlement de la crise que vit la Libye». Alger
espère «un sursaut collectif de nos frères et soeurs libyens vers un accord, un
consensus national sur la création d'un gouvernement d'union nationale et
également sur les arrangements de sécurité qui permettront au pays d'évoluer et
d'aller vers la Constitution, des élections dans le calme et la sérénité, la
sécurité et la stabilité». Lamamra a réitéré le soutien de l'Algérie aux
efforts du représentant spécial et chef de la mission de l'ONU en Libye,
Bernardino Léon, de «multiples manières, y compris à travers nos propres
contacts et interactions avec des Libyens et Libyennes de tout horizon
politique et social». Toutefois le dialogue inter-libyen aurait peu de chances
d'aboutir si la communauté internationale n'accorde pas ses violons. De même,
sans l'engagement des parties étrangères concernées, qui se livrent une guerre
d'influence en Libye, à cesser ce parasitage, il serait difficile aux acteurs
libyens eux-mêmes d'arriver à un consensus pour préserver les intérêts de leur
pays. Car les «convergences de vues» exprimées ne sont souvent que de façade.
Ce qui explique les déclarations volontairement ambiguës des uns et des autres
sur le meilleur moyen à même de résoudre ce conflit. «L'Algérie et l'Egypte
partagent la même position concernant le règlement de la crise en Libye. Nous
sommes pour un règlement politique de la crise et soutenons la lutte
antiterroriste ainsi que les efforts entrepris par l'ONU et les pays voisins»,
a indiqué dimanche M. Messahel à l'issue de sa rencontre avec le ministre
égyptien des Affaires étrangères, Sameh Chokri. Pourtant, l'Egypte, en
représailles de ses 21 ressortissants décapités par Daech en Libye, avait
bombardé à la mi-février, ce qu'elle qualifiait de fief des djihadistes à
Derna. Le Caire avait appelé à une intervention militaire en Libye.
9 ETRANGERS ENLEVES DANS L'ATTAQUE DE VENDREDI Sur le plan sécuritaire, quatre Philippins et cinq autres étrangers ont été enlevés lors de l'attaque survenue vendredi contre le champ pétrolier al-Ghani, au sud de la Libye. Une attaque imputée par des sources libyennes à Daech. Pour rappel, 8 gardes avaient été tués dans cette attaque. Le champ al-Ghani est exploité par la compagnie al-Harouge, une des filiales de la Compagnie nationale du pétrole (NOC). La NOC avait fait état de la disparition d'un Autrichien et d'un Philippin. Selon le porte-parole du ministère philippin des Affaires étrangères, Charles Jose, quatre Philippins, deux Bangladeshis, un Ghanéen, un Tchèque et un Autrichien ont été enlevés. Le porte-parole, qui s'appuyait sur un rapport de l'ambassade des Philippines en Libye, a déclaré qu'il n'était pas en mesure de confirmer l'identité des ravisseurs, ajoutant qu'aucune demande n'avait été formulée. |
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