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Education : Six syndicats gèlent leur grève, le Cnapest joue les prolongations

par Yazid Alilat

Syndicats et ministère de l'Education sont parvenus, dimanche, à atténuer la pression qui pesait sur le secteur depuis plusieurs semaines, en particulier le mot d'ordre de grève qui pendait comme une « épée de Damoclès » sur le secteur.

La coordination des syndicats autonomes (CSA) et le ministère de tutelle, qui se sont rencontrés, dans la journée de dimanche, pour une réunion de la dernière chance, ont convenu de poursuivre le dialogue et de dénouer, dans le calme l'écheveau des revendications des syndicats. Un communiqué de l'UNPEF revient sur les points discutés, durant cette rencontre, en particulier la revendication principale de la révision du statut particulier de l'Enseignant.

Ce point a donné lieu à une décision immédiate du ministère qui s'est engagé à le réviser pour éliminer ses carences. Une commission mixte chargée de sa révision sera mise en place, le 18 mars prochain, indique le communiqué de l'UNPEF qui revient, par ailleurs, sur les points discutés, entre les deux parties, et dont certains ont connu un début de résolution, durant cette rencontre. Sinon des réponses qui laissent entrevoir un règlement conforme aux revendications des syndicats du secteur. Il s'agit, notamment, outre la révision du statut particulier, de l'application de l'effet rétroactif, la promotion automatique, la prime d'encadrement, la prime des intendants et la prime des corps communs, ainsi que la prise en compte, dans le calcul de la retraite des années du Service national et des stages de perfectionnement ou d' Enseignement supérieur, et les heures supplémentaires.

Les syndicats membres de la CSA ont, à l'issue de cette rencontre, décidé de geler le mot d'ordre de grève, qu'ils avaient lancé, ces derniers jours, ouvrant la voie à un apaisement de la situation et la « fin » prochaine du bras de fer entre les syndicats et le ministère.

Pour autant, le CSA s'est dit mobilisé pour toute action qui ferait en sorte de satisfaire ses revendications, et n'écarte pas le retour à la grève si ses revendications ne sont pas prises en compte.

De son côté, la Coordination nationale des professeurs de l'Enseignement secondaire et technique (Cnapest), qui fait pratiquement « cavalier seul »', s'est réunie en « solo » avec les cadres du ministère, dimanche, pour faire valoir ses revendications. La réunion, selon un communiqué du syndicat, a regroupé des cadres du ministère encadrés par l'Inspecteur général, et les membres du conseil national du Cnapest dirigés par le coordinateur national, Nouar Larbi.

Les discussions, entre les deux parties, ont porté sur cinq grands points relatifs aux revendications urgentes du syndicat, dont la promotion automatique, l'ouverture de nouveaux postes budgétaires pour l'avancement des travailleurs et enseignants, l'intégration des vacataires, la prise en compte des années du Service national et de stages de perfectionnement ou de recyclage, dans le décompte de la retraite. Le Cnapest a, ainsi, décidé de reporter son mot d'ordre de grève tournante, et appelé ses membres à se réunir, mardi, en assemblées générales et en conseils de wilaya pour préparer le Conseil national, prévu, mercredi, à Alger. Le seul point à l'ordre du jour de ce conseil, sera, bien-sûr, la très attendue décision de reconduire la grève ou la suspendre. En fonction des recommandations des assemblées générales de wilaya, les membres du Conseil national devront faire le point de la situation, et décider ou non, de reconduire la grève tournante. Selon un responsable de ce syndicat, « le Cnapest n'a pas gelé sa grève ». La décision sera prise lors du Conseil national prévu, mercredi, à Alger, à 10 h.

La dernière rencontre, de février dernier, entre le ministère et les membres des différents syndicats, s'était terminée en queue de poisson, puisque la charte de l'éthique, chère à la ministre Nouria Benghebrit a été, tout simplement, boycottée. « Je voudrais qu'il y ait de la mesure en toute chose, c'est essentiel quand on a affaire à un secteur où l'avenir des générations est en jeu. C'est un secteur qui vit une situation où le stress est maximal et où des enfants sont privés de scolarité.

Plus que tout autre, nous devrions avoir une charte d'éthique qui puisse mettre, au-dessus de toute chose, l'intérêt de l'élève », avait estimé Mme Benghebrit, dimanche, en marge de la cérémonie présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en l'honneur des femmes algériennes. En outre, « les syndicats devraient faire preuve, aujourd'hui, d'un peu plus de responsabilité », et que « ce qui importe, pour le ministère, c'est la prise en charge des revendications relatives, véritablement, au dysfonctionnement » du secteur, a-t-elle ajouté.