Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

A cause d'une grève illimitée : Pagaille à l'Aéroport d'Alger

par Zahir Mehdaoui

Pour le deuxième jour consécutif, les travailleurs de l'EGSA (Etablissement de gestion des services aéroportuaires d'Alger) étaient en grève, hier, provoquant la perturbation de plusieurs vols nationaux et internationaux.

La revendication principale des travailleurs, avons-nous appris de sources, à l'intérieur de cet aéroport, est le départ du directeur général de l'EGSA.

Environ 200 travailleurs se sont rassemblés, hier, à l'aéroport, exigeant le départ immédiat de leur responsable hiérarchique. Certains travailleurs brandissaient des pancartes où l'on pouvait lire clairement : «Irhal» (Dégage) en faisant référence, bien évidement, au directeur général de l'Aéroport.

Les grévistes reprochent, notamment, à leur directeur, des «dépassements» et un comportement jugé inadmissible, à l'encontre des travailleurs.

Les contestataires exigent, également, la réintégration de 12 travailleurs qui auraient été licenciés, abusivement, ainsi que la levée des sanctions à l'encontre de 33 autres travailleurs.

Les travailleurs ont, par ailleurs, bloqué les tapis roulants de transport des bagages, les escalators et éteint certains écrans d'affichage, dans le hall des départs des vols internationaux. Le ministère des Transports a dépêché une délégation pour trouver une issue au conflit mais il semblerait que les travailleurs campent sur leur position. Alors que la délégation continuait, hier, ses pourparlers avec les représentants des travailleurs, ces derniers continuaient à observer leur rassemblement dans l'enceinte, même, de l'aéroport, en clamant: «Irhal, Irhal?».

Il y a lieu de noter que les travailleurs se sont démarqués de leurs représentants syndicaux. La grève aurait été décidée, en dehors, des instances représentatives syndicales, à savoir l'UGTA.

Une chose est certaine, une grande pagaille régnait, hier, à l'Aéroport international ?Houari Boumediene', au grand dam des voyageurs qui ont été pris au dépourvu pour cause de ce mouvement de contestation, déclenché sans préavis. Enfin il y a lieu de rappeler que cette grève des travailleurs de l'EGSA intervient, quelque temps après une autre grève observée par les pilotes d'Air Algérie. Les commandants de bord avaient, en effet, organisé un mouvement de protestation, sans aucun préavis, paralysant la flotte d'Air Algérie.

Aucun vol de la compagnie aérienne nationale n'avait décollé, aussi bien, sur le réseau domestique que sur les lignes internationales à l'Aéroport «Houari Boumediene» d'Alger. A Oran, la grève n'avait duré que deux heures mais a, cependant, provoqué des perturbations. Les pilotes exigeaient pour leur part «l'application des dispositions relatives au régime de travail, signé depuis plus de deux ans».