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SAÏDA: L'assistance maternelle dans la formation professionnelle

par Tahar Diab

Avec ses onze centres de formation professionnelle et d'apprentissage, dont celui de Skhouna réceptionné récemment, et ses deux instituts, le secteur de la formation professionnelle entame sa deuxième session avec l'accueil de 2.707 nouveaux inscrits. Offrant 3.500 postes pédagogiques ouverts dans 47 spécialités et avec sa capacité en internat de 720 places, le secteur dispose de 325 enseignants pour la formation diplômante (6 à 30 mois) de 3.950 jeunes tandis que 2.100 autres profitent d'une formation qualifiante. Comme nouveauté, il faut signaler l'introduction de l'architecture interne et de l'assistance maternelle. Cette dernière spécialité a fait l'objet d'une convention du CFPA d'Aïn El Hadjar pour la formation d'éducatrices de la première enfance sollicitée par la crèche locale de la commune qui a également opté pour une formation qualifiante en couture et coiffure.

Certains jeunes rapprochés au sujet de leur choix observent que l'introduction de l'Ansej sur le marché économique a bousculé la mentalité défaitiste des anciens jeunes qui boudaient les CFPA. Cette prise en charge financière démontre l'adhésion tardive aux métiers repoussants du bâtiment de par leur pénibilité mais plus «rémunérateurs» en contrepartie. Les activités agricoles ne drainent encore que timidement les fils de paysans tandis que les jeunes citadins voient déjà leur motivation aiguisée par une pédagogie appropriée de leur encadreur compétent qui, malheureusement, n'a pas été consulté (pour ses compétences pratiques) par sa commune, dans la vaste opération de gazonnage des espaces libres de la ville dont la réalisation faramineuse souffre d'une inquiétude quant à sa concrétisation tant attendue.

Par ailleurs, il est utile de signaler que la convention du CFPA de Balloul avec la DSA, l'OAIC et la chambre de l'agriculture semble avoir dévier de la chance qui devait être accordée équitablement à la «collectivité juvénile» de la wilaya. En effet, outre la formation locale de 200 porteurs de projets au profit de cette seule daïra, cette localité s'offre encore l'exclusivité de former 40 de ses jeunes comme chauffeurs de matériels roulants agricoles dont notamment les moissonneuses-batteuses. Un autre encadreur nous fera remarquer que dans un proche avenir, les CFPA seraient submergés par une déferlante des universitaires dont déjà les diplômes ne trouvent que rarement des débouchés dans des métiers recherchés selon l'offre économique. A ce sujet, M. Saïd Meziane objectera, à titre personnel, que l'Etat aurait mieux fait dans le passé récent d'opter politiquement pour des universités englobant toutes ces spécialités productrices de richesses et créatrices d'emplois.

Le wali ajoutera que devant l'avancée effrénée, les jeunes apprentis et surtout leurs encadreurs (devant toujours solliciter leur recyclage aux nouveautés) doivent faire preuve de beaucoup d'imagination collective dans l'objectif d'innover, tant est que les moyens considérables consentis par l'Etat doivent susciter leur utilisation maximale. En fin de tournée au CFPA Djaber Cheikh de Sidi Gacem, le Wali réservera pédagogiquement sa visite au stand d'exposition des femmes au foyer dont la présence symbolise que l'apprentissage n'a pas d'âge.