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Coopération : Craintes américaines et assurances algériennes

par M. Aziza

En dépit des critiques réitérées par des officiels et des entreprises américaines sur le climat des affaires, et sur le code des investissements algérien, notamment la règle 51/49 régissant les investissements, le marché algérien continue de susciter l'intérêt des Etats-Unis.

Trois projets ont été déjà signés dans les domaines de l'hôtellerie, la pharmacie et le médical, à l'issue de la dernière visite d'une délégation algérienne à Chicago, en octobre 2014. Des accords ficelés, hier, à l'issue d'une rencontre du Conseil d'affaires algéro-américain, tenue à l'hôtel Hilton. Et quatre autres projets sont en discussion «bien avancée», dans le domaine de l'agriculture et l'énergie solaire. Des projets avec un montant d'investissement qui varie entre 100 à 500 millions de dollars.

Malgré la présence, depuis déjà plusieurs années, de grandes entreprises américaines en Algérie, l'on cite Pfizer, Bechtel, Général Electric, Microsoft, Cisco, Oracle, Coca Cola et d'autres, le sous-secrétaire d'Etat américain aux affaires économiques, M.Charles Rivkin, a une fois de plus mis l'accent, hier, sur la nécessité de lever les obstacles pour améliorer le climat des affaires en Algérie.

Il a estimé que la règle 51/49 est contraignante, puisqu'elle empêche les entreprises américaines d'être majoritaires. Il a évoqué, en outre, l'environnement législatif algérien complexe. Et de regretter, le fait que l'Algérie n'ait pas encore accédé à l'OMC.

Pour le sous-secrétaire d'Etat américain, l'Algérie doit faire preuve d'amélioration du climat des affaires pour favoriser le partenariat entre les deux pays et surtout encourager les opérateurs américains à prendre des risques.

Son homologue algérien, Abdeslam Bouchouarab, a tenu un langage rassurant, en affirmant que « la volonté de créer des partenariats est affichée des deux côtés, les moyens existent, le climat est mieux adapté, les contraintes liées à l'acte d'investir et à l'environnement de l'entreprise ont été énormément assainies, facilitées et améliorées».

Il poursuit en précisant «qu'aujourd'hui, les entreprises algériennes ont la taille requise pour s'engager dans des partenariats gagnant-gagnant, elles ont même la capacité d'investir à l'étranger.

Il va plus loin en disant qu'aujourd'hui, les américains eux-mêmes reconnaissent qu'il y a eu amélioration.

Le ministre algérien de l'industrie s'est montré catégorique « Je le dis et je le répète, la règle 51/49 est maintenue et elle-même élargie au commerce de gros, qui constituait une brèche béante en terme de transfert de devises» a-t-il souligné. Par contre, précise-t-il, beaucoup d'amélioration et de facilitations, ont été apportées au code d'investissement, le rendant ainsi souple et réellement opérationnel.

Le ministre recommande de s'inspirer de la réalité, et d'affirmer que la règle 51/49 n'a pas empêché General Electric d'avoir deux partenariats en l'espace d'une année. Cette règle n'a pas empêché, aussi, de grosses firmes américaines d'investir en Algérie.

VERS LA CREATION D'UNE BANQUE D'INVESTISSEMENT AU PROFIT DESPME ETRANGERES

Tout en soulignant que ce sont les PME qui sont, par leur petites tailles, assez réticentes vis-à-vis de la règle la règle 51/49, le ministre a annoncé, dans ce sens que «le gouvernement est en train de réfléchir pour mettre en place une banque d'investissement pour donner plus de facilité et plus de garantie et d'assurance aux PME étrangères qui, par manque de visibilité du marché algérien, craignent cette règle».

Il poursuit en précisant que « je suis persuadé que dès qu'ils seront sur le marché algérien, les craintes disparaîtront ».

Pour le chef du FCE, Ali Hadad, la règle 51/49 est un outil en faveur des partenariats. Il rassure en affirmant que le marché algérien est ouvert et transparent. Et de s'engager en précisant devant l'assistance « le FCE est disposé à vous accompagner pour plus de visibilité ».

BAISSE DES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE L'ALGERIE ET LES ETATS UNIS

Les échanges commerciaux entre les deux pays sont passés de 13 milliards de dollars en 2013 à 6 milliards de dollars en 2014. Alors qu'ils avaient atteint les 20 milliards de dollars en 2008.

Cette baisse trouve son explication, selon le ministre par le fait que les Etats-Unis utilisent aujourd'hui, leur propre réserve d'hydrocarbures. Ils sont devenus « producteurs et auto-suffisants en hydrocarbures » et donc, ils achètent moins de pétrole et de gaz algériens. Et d'ajouter, ils ont également, misé sur le gaz de schiste pour pourvoir apporter une solution à leur dépendance par rapport à ce produit.

A noter que les investissements des Etats-Unis en Algérie sont évalués à 8 milliards dollars dont deux milliards hors-hydrocarbures.