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Ministère de l'Education et syndicats : La carotte et le bâton

par El-Houari Dilmi

« La situation n'est pas aussi grave qu'on pourrait le penser, puisque les compositions du deuxième trimestre de l'année scolaire en cours, se déroulent majoritairement, dans de bonnes conditions» a indiqué, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, l'inspecteur général du ministère de l'Education, M. Nedjadi Messeguem.

Reconnaissant que des établissements, dans les cycles moyen et secondaire, n'ont pas, encore, démarré les compositions, «l'invité de la rédaction» de la Chaîne III a expliqué que «des contacts sont en cours avec les syndicats pour débloquer, rapidement la situation».

«Il n'y pas de retard important dans le déroulement du programme scolaire, depuis le début de l'année et jusqu'au 15 février», a encore indiqué l'inspecteur général, au ministère de l'Education, ajoutant que «tout sera fait pour le déroulement des compositions du second trimestre avant les vacances scolaires, à savoir le 19 mars». Annonçant que «des contacts seront pris avec le CNAPEST, dès la fin de cette semaine», Nedjadi Messeguem a expliqué que «des réponses seront données, rapidement, à certaines des revendications de ce syndicat, mais pas sur d'autres, qui dépendent de la décision politique», a-t-il souligné. Interrogé sur les déclarations de la ministre de l'Education, selon lesquelles «il y a une certaine volonté de privatiser le secteur de l'Education, en Algérie», l'invité de la radio a expliqué que «comparé à nos voisins Marocains et Tunisiens, l'Ecole algérienne a régressée de deux années, se soldant par une baisse du niveau de scolarisation, notamment chez les élèves qui arrivent à l'examen du baccalauréat, en raison des grèves répétitives, observées par les enseignants, depuis 2003, mais aussi du fait de la déficience du modèle pédagogique qui leur a été imposé par les réformes successives». Nedjadi Messeguem a, également, fait remarquer que «ce n'est pas un hasard si ce sont les enseignants de Mathématiques, de Physique et de Sciences naturelles qui constituent le gros lot des grévistes». «L'Ecole publique est, aujourd'hui malmenée, en dépit du règlement des revendications salariales des enseignants ; le retour de la contestation est un prétexte pour la déstabiliser davantage», ajoute-t-il. Concernant les cours dispensés aux candidats au baccalauréat, l'invité de la radio a assuré, «que jusqu'au 15 février, tout s'est déroulé, normalement, sauf dans certaines wilayas sujettes, ces jours derniers, à des conditions climatiques difficiles», a-t-il expliqué. Qualifiant la dispense des cours particuliers «qui pis encore, sont assurés par des enseignants de l'Ecole publique, à raison de 3.000 DA l'heure, de situation anarchique et inacceptable», l'inspecteur général au ministère de l'Education a indiqué qu'il s'agit-là «d'une discrimination entre les élèves qui en ont les moyens financiers de prendre des cours privés et ceux qui n'en ont pas». «Il y a, donc, un dessein inavoué de vouloir privatiser l'Ecole publique algérienne, et c'est le sens des déclarations de Mme la ministre, à mon sens» a-t-il tranché.

«DES ENSEIGNANTS RETRAITES POUR DES COURS DE SOUTIEN»

Signalant que le «point d'achoppement avec les syndicats restait le refus par ces derniers de signer la charte d'éthique et de déontologie», Nedjadi Messeguem a annoncé que des «rencontres seront tenues, individuellement, avec les partenaires sociaux à partir du 7 du mois en cours, pour discuter, notamment, de la révision du statut particulier» a-t-il indiqué.

A la question de savoir comment le ministère de l'Education comptait s'y prendre, au cas où les syndicats persistent dans leur volonté de poursuivre les arrêts de travail, l'invité de la Chaîne III a expliqué que «tout sera fait pour convaincre les enseignants, même si toutes les options restent ouvertes, comme celle de recourir aux enseignants retraités pour assurer des cours de soutien, dans certaines wilayas, qui accusent un retard» a-t-il affirmé.

Concernant la «Ataba» ( le seuil des cours), le représentant du ministère de l'Education a déclaré, sur un ton catégorique, que «ce mot est définitivement banni de notre langage, pour les conséquences négatives que cela induit sur le niveau des élèves, une fois admis à l'Université, parce qu'ils sortent avec des profils tronqués» a-t-il affirmé. Assurant que les examens de fin d'année se tiendront aux dates prévues, Nedjadi Messeguem a, enfin, relevé «qu'au vu de l'évaluation effectuée, en 2014, il a été, malheureusement, constaté que la valeur de la République n'est plus véhiculée par cette cellule de base qu'est l'Ecole publique; nous ferons tout pour remédier à cette situation, parce qu'il y va de l'avenir du pays» a-t-il conclu.