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Le CALPIREF revoit sa copie : Un terrain à Akid Lotfi retrouve sa vocation initiale

par Houari Barti



Bonne nouvelle pour les habitants de Akid Lotfi. Le Projet de promotion immobilière, décidé par le CALPIREF (Comité d'Assistance à la Localisation et à la Promotion des Investissements et de la Régulation du Foncier), sur une assiette qui devait au départ abriter un équipement sportif à usage public, vient d'être annulé par les pouvoirs publics. La décision a été prise à l'issue d'une réunion tenue le 27 janvier dernier par le CALPIREF, au niveau de la wilaya, sous la présidence du chef de l'exécutif, M. Abdelghani Zaâlane. Le comité justifie sa décision par la requête déposée par les membres du comité de quartier de Akid Lotfi, en date du 22 janvier 2015, où ils ont exprimé le souhait de consacrer le terrain en question pour abriter un équipement public. Pour M. Yahiaoui, président de l'Association El Moussalaha, qui représente les habitants du quartier Akid Lotfi, Cette décision du CALPIREF représente une « grande victoire » pour les habitants du quartier. Elle consacre également « le principe de la démocratie participative », où le citoyen a son mot à dire en matière de choix de projets qui concernent son environnement. Il est à noter que l'Association El Moussalaha avait saisi personnellement le wali d'Oran pour qu'il intervienne en faveur de la récupération de ce terrain, destiné au départ à abriter le projet de deux piscines. La montée au créneau de l'Association est intervenue après que le CALPIREF ait attribué l'assiette à un opérateur privé pour la réalisation d'une promotion immobilière. « Encore une promotion immobilière dans un groupement urbain qui souffre pourtant d'un grand déficit en équipements publics, et qui compte déjà plus de 40.000 habitants et trois projets de promotion immobilière en chantier », avait déploré l'association El Moussalaha, dans un communiqué accompagné d'une pétition signée par les habitants du quartier. Les habitants d'El Akid Lotfi se battent, depuis plusieurs années déjà, pour la réalisation, au niveau de leur quartier, d'une piscine.

Ils ont failli réussir il y a quelques années. Le ministère de la Jeunesse et des Sports avait prévu de réaliser quatre équipements, dont une salle omnisports et une piscine, au niveau de leur quartier. Les études ont été faites et même le ministre a visité, en 2012, le site où on lui a présenté les projets. Mais finalement, la moitié du terrain consacré à ces quatre projets a été tout bonnement affectée à un autre projet, celui de la réalisation d'un supermarché au profit d'un opérateur privé. Du coup, le projet de la piscine est mis en veilleuse. L'année dernière, un opérateur privé propose de réaliser le projet de deux piscines semi-olympiques (hommes/enfants et femmes/enfants) dans le cadre du CALPIREF, dans un autre terrain à El Akid Lotfi. Pour les quelques 40.000 habitants d'El Akid Lotfi, l'espoir renaît. Mais pas pour longtemps, vu que le projet de la piscine est, encore une fois, relégué au profit d'un autre projet de promotion immobilière. Face à ce nouveau revirement, l'association des habitants d'El Akid Lotfi ont saisi par écrit le wali d'Oran, en sa qualité de chef de l'exécutif, pour demander à ce que le projet des deux piscines soit protégé. Une pétition signée par les habitants du quartier accompagne cette lettre, dont une copie nous été remise, et dans laquelle le wali d'Oran est directement interpellé pour défendre les intérêts des habitants. Pour le président de l'association El Moussalaha, citant la loi n°11-10 du 22 juin 2011, notamment son article 11, qui traite de «la participation des citoyens dans la gestion des affaires de la commune», les autorités locales sont tenues, dans le cadre de ce que la loi appelle «les objectifs de démocratie locale», «d'informer les citoyens des affaires les concernant», de les «consulter sur les choix des priorités d'aménagement et de développement économique, social et culturel» et de «mettre en place un encadrement adéquat des initiatives locales, visant à intéresser et à inciter les citoyens à participer au règlement de leurs problèmes et à l'amélioration de leur conditions de vie».