Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Une autre grève à l'Education

par Yazid Alilat

Les sorties médiatiques de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, ses réunions avec les syndicats et les appels au calme ne semblent plus faire recette auprès de certains syndicats du secteur. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a maintenu pour aujourd'hui lundi son appel à une grève d'une journée reconductible, après celle déclenchée les 10 et 11 février derniers par la Coordination des syndicats autonomes (CSA).

Et, plus que jamais, le Cnapest campe sur ses positions, estimant que la série de réunions tenues la semaine dernière avec des représentants de la ministre, et non pas avec elle, n'a rien donné de concret. Cette réunion, que devait présider la ministre de l'Education, a été en fait tenue mercredi dernier avec notamment l'inspecteur général de l'administration, le DRH et le conseiller chargé des syndicats. Les réponses de ces responsables au sein du ministère ne semblent pas avoir ni convaincu ni satisfait le Cnapest, selon son coordinateur Nouar Larbi. Cité par la presse nationale, il a expliqué que «nous avons malheureusement décidé de maintenir notre grève, vu l'expérience amère que nous avons déjà vécue avec le ministère». Pour les membres de ce syndicat, la confiance avec le ministère, qui n'a pas respecté ses engagements, a été rompue. Dorénavant, pour le Cnapest, qui veut faire scission avec la CSA, la résolution des problèmes du secteur, du moins les revendications du syndicat, résident dans une intervention énergique du Premier ministre. Ce bras de fer pourrait par ailleurs englober et impliquer les autres syndicats de la CSA, qui ont tenu mercredi une réunion bilan sur la grève préventive de deux jours, celle des 10 et 11 février. Première décision: la reconduction, sinon un durcissement du débrayage n'est pas exclu pour amener la tutelle à «revoir sa copie». Pour autant, les syndicats membres de la CSA (CLA, Snapest, Satef, Unpef, Snapap, Snapep, SNTE), à l'exception du Cnapest, se donnent le temps de voir évoluer la situation, et ont décidé de prendre une décision définitive jeudi prochain lors d'une autre réunion de l'intersyndicale, qui devrait clore les réunions au niveau de chaque syndicat, toujours sur le même thème, celui des revendications socioprofessionnelles et la conduite à tenir face aux tergiversations du ministère. Pour l'ensemble des membres de l'intersyndicale, la ministre de l'Education nationale n'a pas, jusqu'à présent, donné des gages quant au règlement des questions en suspens, dont les grandes revendications sociales. Les revendications de la CSA portent globalement sur la révision du statut particulier, le régime indemnitaire et les salaires. En particulier la révision du décret 12/240 relatif au statut particulier de 700.000 fonctionnaires du secteur, de la réintégration automatique de tous les fonctionnaires après 10 et 20 ans de service, ainsi que celle des contractuels et des suppléants, le reclassement des professeurs des lycées techniques et le droit aux postes adaptés et la révision du système éducatif.           Les «négociations avec les partenaires se poursuivent toujours en vue de trouver des solutions aux problèmes posés», a indiqué la semaine dernière Nouria Benghebrit, évoquant «la nécessité d'une bonne volonté» pour parvenir à des résultats.

«Les négociations avec les syndicats et les travailleurs de l'Education se poursuivent toujours et ne s'arrêteront pas. Les portes du ministère restent ouvertes et nous chercherons, par le dialogue, des solutions aux problèmes posés», a ajouté la ministre de l'Education nationale la semaine dernière. La ministre avait également souligné que les dysfonctionnements contenus dans les statuts nécessitent la révision des statuts sur une période pouvant aller jusqu'à cinq années avec la «possibilité de résoudre quelques problèmes au cours de cette période». Sur la plate-forme des revendications soumises par la CSA, la ministre a estimé que le problème «est dû à une mésentente sur le contenu de ces revendications». «Le ministère s'emploie actuellement à identifier les problèmes de façon précise dans chaque wilaya, pour connaitre le nombre d'enseignants et de travailleurs concernés par l'effet rétroactif». En outre, les textes réglementaires relatifs à la prime de rendement et à la valorisation des heures supplémentaires sont «au niveau du gouvernement», a-t-elle précisé, avant d'expliquer que la retraite à 25 ans de service «est inacceptable». La grève observée lundi et mardi derniers n'a été suivie, selon le ministère qu'à 14,8%, «beaucoup plus», selon les syndicats.