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Reprise des greffes de la cornée après plusieurs mois d'interruption : Une dizaine d'opérations réalisées hier

par J. Boukraâ

Après plusieurs mois d'interruption, les opérations de la greffe de la cornée ont repris, hier, à l'Etablissement hospitalier spécialisé en ophtalmologie d'Oran (EHS).

Dix personnes ayant perdu la vue ont bénéficié, hier, de ces opérations chirurgicales à l'EHS d'ophtalmologie d'Oran, dont la totalité s'est soldée par de bons résultats. Cinq malades ont été pris en charge au niveau de cette structure et cinq autres au niveau de la clinique d'ophtalmologie Hammou Boutlélis. La greffe de la cornée constitue l'une des préoccupations majeures et des dizaines de patients sont inscrits sur la liste d'attente de l'Etablissement hospitalier spécialisé en ophtalmologie (bd Front de mer) et de la clinique Hammou Boutlélis (rue de la Vieille mosquée) dans l'espoir de bénéficier d'une greffe, surtout que cette atteinte ophtalmique, qu'est la cécité, est assez répandue dans la société.

Cet établissement, devenu un pôle national de la greffe de la cornée et d'autres types de chirurgie ophtalmologique, s'attelle à dynamiser la prise en charge de la demande exprimée par les malades au niveau de l'EHS sollicitant la greffe de la cornée. 505 greffes de cornée ont été réalisées depuis 2006 à ce jour dans cet hôpital, avec une totale réussite. Environ 300 malades nécessitant une greffe de la cornée (opération leur permettant de retrouver la vue) sont programmés pour des opérations à Oran.

La cornée est la tunique antérieure et transparente de l'œil. Sa greffe permet de renouveler les tissus endommagés et de préserver le patient contre la cécité. Dans ce cadre, les ophtalmologues algériens plaident pour la création d'une banque de cornées ou ce qu'on appelle une banque des yeux, à l'instar des pays voisins, comme le Maroc où la greffe de la cornée est un type d'opérations courant. Indiquée dès que l'opacification de la cornée est définitive, la greffe de la cornée constitue la greffe d'organes la plus courante, techniquement bien codifiée et qui pose le moins de problèmes de rejet (seulement dans 3 à 4% des cas). Elle est pratiquée depuis un demi-siècle.

Le taux de succès est ainsi le plus élevé par rapport à d'autres, dont la transplantation rénale. Selon les médecins, la greffe de la cornée ne peut pas démarrer réellement dans les hôpitaux algériens du fait du manque de l'arsenal juridique, comme c'est le cas pour nos voisins, permettant aux médecins de prélever les cornées sur des cadavres. Pour rappel, 1.700 personnes de différents âges nécessitent actuellement une greffe de la cornée, selon la liste établie par les différents établissements hospitaliers spécialisés dans ce type d'opérations. L'Institut Pasteur répondra à la demande exprimée par ces établissements, en important le nombre nécessaire de greffons de cornée durant l'année en cours. L'importation des greffons de cornée se fera en coordination entre l'Institut Pasteur d'Alger et l'entreprise américaine des banques de greffe et de transplantation d'organes.

La commission installée à cet effet par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a arrêté un calendrier en coordination avec les établissements concernés, en vue de programmer les opérations de greffe de la cornée. Ces opérations se poursuivront normalement après l'importation de greffons de cornée en 2015, avec la programmation au niveau des établissements spécialisés d'une quarantaine d'opérations de greffe tous les 15 jours, soit la greffe de 80 cornées par mois au niveau de chaque établissement.