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Inférieure aux prévisions de la loi de finances : L'inflation a atteint 2,9%

par R. N.

Le taux d'inflation en Algérie a connu un nouveau ralentissement en 2014 en s'établissant à 2,9% contre 3,3% en 2013, selon l'Office national des statistiques (ONS). Ce taux est inférieur aux prévisions de la loi de finances 2014 qui tablait sur une inflation de 3,5%.

Toutefois, par catégorie de produits, le rythme des prix à la consommation des biens alimentaires a suivi une tendance haussière en augmentant de 3,9% en 2014 contre 3,25% en 2013 et plus de 12% en 2012. Les prix des produits agricoles frais ont grimpé de 5,26% contre 4,02% en 2013 et 21,37% en 2012.

Les prix des produits alimentaires industriels ont également connu une augmentation de près de 2,6% en 2014, contre 2,4% en 2013, et 4,67% en 2012.

Pour les biens manufacturés, les prix ont augmenté de près de 1,2% en 2014, contre 2% en 2013 et 6,6% en 2012, alors que ceux des services ont évolué de 3,74% en 2014 contre 6,2% en 2013 et 5% en 2012.

Dans la catégorie des produits alimentaires frais, la plus forte tendance haussière en 2014 a concerné la pomme de terre avec près de 33%. Moins importante, la hausse des prix des fruits frais a atteint 7,33%, alors que pour les poissons frais elle était de +7,14%, les légumes frais (+5,27%), les œuf (+4,9%), la viandes de bœuf (+3,11%), viandes de mouton (+1,9%) et la viande de poulet (près de +1%).

Les produits alimentaires industriels ont connu également des augmentations de prix en 2014. En effet, à l'exception d'une légère baisse de 0,10% des sucres et produits sucrés, les autres produits alimentaires industriels ont connu des hausses dont les plus remarquables ont concerné le groupe «lait, fromage et dérivés» (+6,6%), pain et céréales (près de +1,7%), les huiles et graisses (+1,05%) et le groupe café, thé et autres produits d'infusion (près de +0,4%). Pour ce qui concerne les prix des produits du «panier» des biens et services, représentatif de la consommation des ménages, ils ont aussi connu des augmentations durant l'année dernière à l'exception du groupe «transports et communication» qui a légèrement reculé de 1,05%.     La plus forte hausse a concerné les groupes «éducation, culture et loisirs» (+8,9%), suivis par «habillement et chaussures» (+7,14%), «santé-hygiène corporelle (+4,4%), «meubles et articles d'ameublement» (+3,6%).       D'autres produits ont aussi connu des hausses mais de moindre importance: Il s'agit, notamment, du groupe «logements et charges» (+1,3%) et des produits «divers» (matériel d'entretien et nettoyage, produits de cosmétiques, dépenses des restaurants, cafés et hôtels...) avec près de +0,6%.

LA TENDANCE BAISSIERE, UN ACQUIS DE LA STABILITE MONETAIRE

Interrogés sur cette tendance baissière de l'inflation enregistrée en Algérie durant les dix dernières années à l'exception de 2012, où l'évolution des prix avait frôlé les 9%, des économistes ont considéré que cela représentait «un acquis de la stabilité monétaire» du pays. «L'inflation a connu durant la dernière décennie une tendance baissière, qui s'explique par une bonne gestion de la politique monétaire», affirme M. Mustapha Mékideche, économiste et vice-président du Conseil national économique et social (CNES). Ce taux est «une bonne nouvelle» particulièrement durant cette conjoncture caractérisée par une baisse des recettes budgétaires du pays engendrée par la chute des prix du pétrole, relève-t-il, ajoutant que la Banque d'Algérie a engagé une politique monétaire «efficace» pour maîtriser l'inflation: «C'est une bonne chose. Ce qui rendra moins aigue la difficulté financière actuelle du pays». Pour l'économiste Mohamed Behloul, la combinaison entre une bonne gestion de la politique et l'effort de soutien des prix des produits et des services de base «a donné un bon taux d'inflation» pour 2014. «Le gouvernement a fait de la baisse de l'inflation une priorité durant les dernières années en s'appuyant sur une bonne gestion macro-économique tout en préservant le pouvoir d'achat des citoyens: Le combat est gagné», commente-t-il. Néanmoins, observe-t-il, si le taux d'inflation enregistré en 2014 confirme une tendance baissière, certains prix du «panier» de biens et services, représentatif de la consommation des ménages, «restent élevés». La loi de finance 2015 prévoit, rappelle-t-on, un taux d'inflation de 3%.