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Les certitudes de Gourcuff

par Adjal Lahouari

En football, et des variantes près, les préparations se ressemblent, l'objectif étant de permettre aux joueurs d'être au top. Les différences, c'est au niveau tactique qu'elles résident. En raison d'abord du «vécu» de chaque sélection, ensuite, en fonction des principaux acteurs les plus aptes à appliquer sur le terrain les conceptions de leurs entraîneurs. En ce qui concerne l'équipe nationale, son entraîneur est un adepte convaincu du 4-4-2, le système le plus rationnel a ses yeux quand on joue la zone, car il permet d'occuper la largeur du terrain, tout en facilitant le jeu de couloirs, soit par les joueurs du milieu, où, à défaut par les « plongées » des défenseurs latéraux comme ont su le démontrer Mandi et Goulam. D'ailleurs, ces deux éléments ont fait l'unanimité auprès des supporters de l'EN et des analystes étrangers. En principe, et d'après ses déclarations, l'équipe nationale est appelée à imposer son style, avec une défense avancée vers la ligue médiane avec le double objectif de ne pas subir et de faire tomber les attaquants adverses dans le piège du hors-jeu. Au niveau de l'animation offensive, Gourcuff préconise la réduction des espaces pour favoriser la circulation collective du ballon. L'ancien professeur de matchs a beaucoup observé de grands entraîneurs étrangers, et notamment Arrigo Sacchi, l'homme qui a révolutionné le calcio, englué dans son conservatisme où la primauté était donnée à la protection des bois, grâce au Catenaccio et aux contres individuels. Assurément, nous sommes de ceux qui estiment que Gourcuff, en raison de l'importance des éliminatoires de la CAN 2015, n'a pas eu le temps matériel pour mettre en application sa conception, même si des signes attestent qu'il est sur la bonne voie. Avoir sous la main des sélectionnés pour quelques jours seulement ne lui permet pas d'aller à la cadence voulue dans la recherche des automatismes. En Guinée équatoriale, le coach français aura des problèmes différents à résoudre en fonction des spécificités de l'adversaire. On ne s'organise pas contre les Bafanas - Bafanas de la même manière que face au Ghana. Ceci pour citer un exemple. Ce qui est certain, c'est qu'il a convoqué les joueurs qu'il estime aptes à mettre en application ses consignes, en s'attardant sur un paramètre essentiel, à savoir la complémentarité. Il est certain que des joueurs valables sur le plan technique sont restés sur le carreau. Mais on ne saurait en vouloir à Gourcuff qui cherche à présenter le meilleur onze alors des gens auraient souhaité qu'il prenne les onze meilleurs. Ce qui est totalement différent, puisque le football est un sport collectif où les qualités des uns et des autres doivent être obligatoirement complémentaires. Partant de ce principe cardinal, l'équipe type, à un élément près, est dans la tête de Gourcuff, comme il l'a déclaré à maintes reprises. Ceci à moins d'un fait nouveau. Aussi, on suppose que le onze de base de l'EN sera le suivant : M'Bolhi, Mandi, Ghoulam, Medjani, Halliche, Lacen, Bentaleb, Ferghouli, Brahimi, Slimani, Mahrez. Il reste, bien entendu que des éléments comme Soudani, Taïder, Cadamuro, Djabou peuvent apporter leur contribution grâce à leur expérience acquise au sein de l'E.N.