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La propreté et l'hygiène de la ville inquiètent

par A. Mallem

Le débat qui s'est déroulé hier sur le plateau de l'émission hebdomadaire « le Forum de la radio » sur le thème de la propreté et l'hygiène dans la ville de Constantine qui se prépare à l'accueil des invités étrangers qui vont participer à l'évènement « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », a été fort animé. « Nous allons tout droit vers une catastrophe car nous n'arriverons jamais à réparer en trois mois ce que des années de laisser-aller et de laxisme ont engendré. Et c'est plus de cinquante ans d'indépendance qui vont être mis sur la balance », a considéré un auditeur. Au comble de la colère, un autre a estimé que « les services de la commune ont montré largement leurs carences dans ce domaine parce que nos élus se contentent de se cantonner dans leurs bureaux en croisant les bras à longueur d'année », dira-t-il.

L'inquiétude et le désarroi des citoyens, pour exagérés qu'ils soient, ont été néanmoins rendus évidents par la situation hygiénique et sanitaire dans laquelle demeure encore plongée l'agglomération constantinoise à cause du cafouillage (du bricolage dira un auditeur) qui est apparu au grand jour dans l'organisation pour la prise en charge de ce volet. Et ce n'est pas la toute nouvelle entreprise d'assainissement, l'entreprise de wilaya de l'hygiène et de la santé publique, calquée sur l'entreprise Netcom d'Alger, dont les responsables ont annoncé qu'elle sera opérationnelle à la fin de ce mois de février, qui y changera quelque chose, indique-t-on. Cette nouvelle arrivée sur le « champ de bataille » de l'assainissement, a indiqué son directeur M. Kanfoud, est une Epic qui a été créée par une décision interministérielle au début de l'année passée, mais son montage administratif et organique a duré une année.

Quelle est sa place dans le paysage, est-ce qu'elle a un programme de travail, quels seront ses rapports avec la commune et la direction de l'environnement, autant de questions qui ont été posées à son responsable et ce dernier a vite fait de reconnaître que son entreprise n'a pas encore de plan de travail ! « Néanmoins, dira-t-il, elle constituera un outil d'intervention supplémentaire aux côtés des autres opérateurs, la commune et les petites entreprises des jeunes issues des dispositifs de l'emploi ». Deux de ces derniers, invités à l'émission, n'ont fait que confirmer le cafouillage en vogue. Ils ont annoncé en effet que la quarantaine d'entreprises engagées par la mairie sont en cessation d'activité parce que leurs contrats n'ont pas encore été renouvelés par la municipalité à cause, semble-t-il, d'un malentendu entre le maire et le wali sur la formalisation de leur relation avec l'APC. Ceci d'une part, d'autre part, elles n'ont obtenu aucun sou pour le travail qu'elles ont effectué durant l'année 2014. « Depuis un mois et en dépit de l'intervention du wali en personne, les services financiers de la mairie nous font balader d'un organisme à l'autre et ils viennent de nous annoncer dernièrement que notre argent se trouve au niveau du trésor », révélera un jeune entrepreneur.

De son côté, la représentante de la direction de l'environnement a indiqué que le rôle de son institution se limite à renforcer les opérations par la fourniture des moyens matériels et par l'orientation. Et d'évoquer la mise en place, prochainement, dans la ville de Constantine d'un ensemble de 125 bacs enfouis. A une question sur la réouverture de la décharge sur la route de Aïn Smara, cette responsable a répondu que sa direction est foncièrement contre la réouverture de cette décharge parce qu'elle a porté atteinte à l'environnement.