L'afflux des
citoyens soucieux de leur courrier au centre de tri de St Charles prend de
l'ampleur et tous leurs cris de détresse semblent n'avoir aucun effet sur les
centres de décision d'Algérie Poste. Le nombre de quartiers dépourvus de
distributeurs de courrier ne cesse d'augmenter et même les rares à être
couverts, souffrent d'une régularité criarde. Pour en savoir plus sur cette
défaillance qui perdure, notre démarche auprès du directeur de wilaya d'Algérie
Poste n'a pas abouti étant donné qu'une instruction a été donnée par la
direction générale aux responsables locaux de ne pas se prononcer, sans
autorisation préalable de la part de la DG. Un spectacle qui frôle le ridicule,
dans ce centre pris d'assaut par des citoyens mais aussi des nouveaux
postulants au programme AADL. Ces derniers s'interrogent sur le choix de cette
structure pour l'affichage des listes des futurs souscripteurs alors qu'elle ne
présente, nullement, les conditions d'accueil. L'AADL pouvait opter pour les
secteurs urbains et leurs annexes qui, non seulement, présentent des avantages
de proximité, mais aussi de commodités.
Concernant le
sempiternel problème du manque de facteurs, les quelques-uns rencontrés
affirment qu'ils sont contraints de faire plusieurs quartiers, à la fois, d'où
l'irrégularité de leur mission tant dénoncée par les citoyens. Un d'eux nous
déclare : «il est impensable que je sois recruté en tant que facteur depuis 8 ans
et que je reste encore contractuel comme si cette mission était temporaire». Ce
témoignage reflète le manque de volonté flagrant de la part des responsables
centraux d'AP d'ouvrir les vannes du recrutement et adopter une politique
efficace en matière de couverture postale qui ne peut, en aucun cas, se limiter
à la réalisation de nouveaux bureaux de postes, mais d'offrir, à l'usager, une
meilleure prestation, à domicile tel le retour du paiement à vue des retraités
âgés ou des malades grabataires. Il est vrai que les risques d'agression ont
été la raison qui a contraint AP de suspendre cette prestation, mais des
solutions existent pour peu que la volonté l'est aussi, affirment plusieurs
retraités qui souffrent le 22 de chaque mois. A Oran, les extensions urbaines
et la naissance de nouveaux ensembles immobiliers, à grande densité de
population, n'ont pas été prises en considération par les responsables du seul
et unique opérateur postal, et qui par sa position de monopole, semble
s'installer dans une situation de suffisance malgré un statut d'EPIC, un statut
synonyme de recherche permanent de la performance.