Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Des échafaudages dangereux

par A. M.

« Et voilà, ce que nous craignons depuis longtemps commence à se produire ! », se sont écriés des citoyens hier à la rue Larbi Ben M'hidi tout en secourant une femme éclaboussée par la peinture jaillissant d'un bidon tombé d'un échafaudage. Le récipient a failli d'ailleurs lui tomber sur le crâne. Ce genre d'incident, ou d'accident, a été fréquemment signalé ces derniers temps sur plusieurs chantiers de ravalement des façades installés dans les rues et avenues du centre-ville. Les bidons de peinture qui tombent c'est assez fréquent, mais il y a aussi les gravats, des pierres, la poussière qui tombe et aveugle les passants, etc. A ce sujet, nous ne cessons de recevoir les plaintes des citoyens qui se demandent comment échapper aux dangers alors qu'ils sont obligés de passer quotidiennement par ces rues et ruelles transformées en chantiers. Et ils ont raison de s'alarmer car le phénomène est rendu plus évident sur les deux axes essentiels que sont la rue Larbi Ben M'hidi et la rue Didouche-Mourad, deux axes marchands très fréquentés où les risques signalés sont vraiment potentiels et latents.

En ces lieux, la circulation est devenue, non seulement très encombrée, mais franchement dangereuse. Que l'on en juge : sur le premier axe cité, soit la rue Ben M'hidi, à la hauteur du n° 100, la chaussée s'est rétrécie comme peau de chagrin à cause du stationnement des véhicules qui se fait maintenant sur les deux côtés à la fois, des échafaudages installés pour l'opération de ravalement des façades et enfin à cause des marchands informels qui, non contents de squatter tout l'espace réservé au trottoirs, agissent en toute impunité et prennent de l'expansion pour occuper de large pans de la chaussée afin d'étaler leurs marchandises. De sorte que l'on peut se demander, à juste titre, qu'est-ce qui reste comme espace permettant aux automobilistes et aux piétons de se mouvoir, tout en prenant des précautions pour ne pas se gêner mutuellement. « Très peu », disent-ils. Aussi, et pour ne pas risquer d'être bloqués dans l'enchevêtrement des passants et des véhicules, les piétons essaient de se faufiler à travers les échafaudage en s'exposant fatalement aux dangers représentés par les retombées de blocs de ciments ou de bétons dégagés par l'opération de décrépissage et de toute sorte d'outils échappés des mains des ouvriers juchés sur les échafaudages qui prennent tout le trottoir. Pour le moment, il n'y a pas eu d'accidents graves, mais faut-il attendre que cela arrive pour réagir ? , se disent les passants.

A la rue Didouche-Mourad réservée aux piétons, les passants composés en majorité de la gent féminine, sont plus nombreux et la circulation est dense. Cette artère spécialisée dans la vente de la lingerie féminine, accueille chaque jour un nombre impressionnant de femmes qui déambulent de magasin en magasin, entre les stands des vendeurs à la sauvette, en s'arrêtant longuement pour marchander sous des échafaudage placés sur les façades de nombreux immeubles et dont les rideaux de protection les séparant des passants constituent un écran de protection vraiment dérisoire. « Vivement qu'arrive le 16 avril qui nous sortira de cette situation cauchemardesque », a lancé la femme qui a été éclaboussée par le pot de peinture après avoir nettoyé sommairement ses vêtements.