Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Abdesselam Bouchouareb : «Les SGP ont révélé leurs limites»

par R. N.

Dans un entretien accordé à l'APS, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a indiqué que l'avant-projet du code des investissements est finalisé et a annoncé qu'une réforme est engagée pour les agences de soutien aux PME. Concernant l'avant-projet, il comporterait, selon le ministre quatre volets essentiels relatifs à la simplification des procédures, à l'adéquation entre le système d'incitations et la politique économique, à l'ajustement du cadre de régulation des investissements directes étrangers (IDE) et à la révision du statut et des missions de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). Pour Bouchouareb « l'ANDI doit retrouver l'essence de sa vocation pour qu'elle soit un «provocateur», au sens positif du terme, des investissements dont a besoin l'économie nationale ». En outre, un ensemble de textes et de dispositions doivent être « liftés, améliorés et durablement stabilisés », a-t-il. Il s'agit, entre autres, d'une révision de la loi d'orientation de la PME et d'une réforme des agences chargées de soutenir les PME, l'Agence nationale de développement de la petite et moyenne entreprise (ANDPME) et l'ANDI ont été engagées. Par ailleurs, des dispositions sont à l'étude pour stimuler la compétitivité des PME et aider celles innovantes « tournées vers l'excellence », ajoute-t-il.

Le développement de la sous-traitance figure, aussi, parmi les priorités du secteur, à travers « le déploiement d'une stratégie, visant à soutenir la sous-traitance dans la phase de démarrage, à faciliter son développement en encourageant le partenariat international et à l'aider à partir à la conquête de nouveaux marchés », renchérit-il.

Le projet du code des investissements devrait être présenté à l'Assemblée populaire nationale (APN), en février prochain ou, au plus tard, en mars.

RECONFIGURATION DU SECTEUR PUBLIC INDUSTRIEL

Par ailleurs, la réforme prévoit la réorganisation du secteur public industriel, à travers la création de 12 groupes, à partir des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP). « Cette démarche découle du constat de la situation de délitement dans lequel se trouvent les SGP qui ont révélé leurs limites, et de la nécessité de rompre, en toute urgence, avec ce mode d'organisation », explique le ministre. Il a, toutefois, tenu à préciser que « ce ne sont, nullement, les valeurs managériales des cadres, qui ont en charge la gestion des entreprises publiques, qui sont en cause mais plutôt le mode d'organisation ». Bouchouareb avance que la mise en place de ces groupes s'effectuera par un processus de fusion-absorption et aussi par la modification des raisons sociales des SGP et groupes industriels déjà constitués tels que le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) ou la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Le ministre assure les travailleurs des SGP qu' «aucun acquis social ou professionnel ne sera remis en cause » et qu' «aucun salarié ne sera laissé en marge de cette opération de réorganisation».

Questionné sur les délais de mise en œuvre du nouveau schéma, il note qu'il faudrait distinguer deux volets. Le premier volet, qui nécessite la mise en place de procédures, la réalisation des diagnostics et audits des SGP et la préparation des documents juridiques des nouvelles entités, a été finalisé, fait-il savoir. Mais les assemblées générales constitutives des groupes se tiendront dans les tout prochains jours et les groupes seront créés, ajoute-t-il. Concernant le second volet relatif à la mise en place des groupes avec leur organisation, leur stratégie et leur programme d'action, le ministre souligne qu'il s'agit d'un processus qui doit passer par plusieurs étapes et dont l'essentiel incombera aux nouvelles équipes managériales.

L'ANNEE 2015 SERA UN «TOURNANT»

L'année 2015 sera un « tournant » pour l'Economie nationale avec l'amorce de la première année du nouveau Plan quinquennal et la mise en place des leviers pour conforter la croissance, a affirmé le ministre de l'Industrie et des Mines. Pour lui, la conjoncture que traverse le marché pétrolier « rend encore, plus impérieux la nécessité d'activer la diversification de notre économie ». La réorganisation du secteur doit être jumelée avec un code des investissements incitatif.

Selon lui, le nouveau schéma du secteur ne peut atteindre, toutefois, ses objectifs, sans l'amendement du code des investissements, pour libérer l'acte d'investir et rendre le climat des Affaires en Algérie, plus attractif. Le ministère étudie, également, la question du financement des PME qui nécessite, selon M. Bouchouareb, des dispositifs et des instruments spécifiques.

De surcroît, soutient-il, le développement de la sous-traitance figure, aussi, parmi les priorités du secteur, à travers le déploiement d'une stratégie visant à soutenir la sous-traitance dans la phase de démarrage, à faciliter son développement, en encourageant le partenariat international et à l'aider à partir à la conquête de nouveaux marchés.