Marche contre le terrorisme. Hier à Paris, toutes les caméras du monde (enfin presque toutes!) étaient braquées sur l'événement planétaire: une grande marche de dénonciation du terrorisme, exécutée par plus d'un million de personnes, dont des ministres étrangers, des chefs d'Etat et de gouvernement et de grands leaders européens. Une marche pour dire «Non» au terrorisme. L'Europe tout entière, les Etats-Unis et des pays qui aspirent à vivre en paix, loin des peurs et des angoisses du terrorisme, sous toutes ses formes, avaient dit hier à Paris «Non» au terrorisme.

Pour autant, les dénonciations de dernière minute, «l'à-plat-ventrisme» de circonstance ou la «prosternation» devant «les lois de la République française» sont également des alibis pour fermer les yeux sur d'autres types de terrorisme d'Etat, d'autres formes, encore plus abjectes, de terrorisme contre l'humanité, sous prétexte de défense des territoires de la liberté d'expression et des droits de l'homme. Si ce qui s'est passé à la rédaction de Charlie Hebdo est condamnable et à dénoncer le plus vigoureusement possible car attentant au droit à la vie des personnes, il n'empêche que cela rappelle d'autres événements, tout proches, qui n'ont pas pour autant heurté la sensibilité, ni même la compassion de ce million, qui ont pleuré hier place de la République à Paris.

Des centaines de milliers de tonnes de bombes ont été tirées cet été, en plein mois de Ramadhan, sur quelque 80.000 Palestiniens de la bande de Ghaza. Plus de 1.000 morts cette fois-ci. Les tenants de la liberté d'expression ont-ils eu la moindre compassion et ceux défendant la liberté d'expression ont-ils eu le moindre écrit offensé pour ces musulmans assassinés en direct sur toutes les TV du monde? Non. Pourquoi ? Parce que les sionistes bénéficient d'une totale impunité et ils ont eu depuis longtemps le droit de tuer et de massacrer les Palestiniens au moment qu'ils veulent, où ils veulent et par quelle arme qu'ils veulent. Les tenants des droits humains, de la liberté d'expression n'ont jamais levé leurs stylos ni leurs crayons pour dénoncer ce déni de justice, mais étaient prompts à stigmatiser, à lyncher, comme lors de cette lamentable affaire de Dieudonné, tous les antisémitismes.

Oui, il faut dire haut et fort «Non» au terrorisme, mais à tous les terrorismes, qu'ils soient islamiste, djihadiste, confessionnel, ou autre, comme ce terrorisme d'Etat que pratique l'entité sioniste et qui bénéfice même d'un prix très bas des armements qu'elle reçoit des Etats-Unis, et même de la France! Au nom de la liberté d'expression, il faut également dénoncer le massacre systématique qui a pris des allures d'éradication de cette population par l'armée israélienne. Au nom de la liberté d'expression, il faut également dénoncer le terrorisme politique exercé par les puissances militaires contre les petits Etats qui veulent vivre librement. Le cas de l'Ukraine est symptomatique de cette hypocrisie qui règne en Europe et parmi les tenants de la liberté d'expression. La Russie est puissante, n'est-ce pas ? Quand on défend la liberté d'expression, quand on lutte contre le terrorisme, il faut être «clean» politiquement, comme disent les Américains.