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Marche républicaine en France : Le monde fait front uni contre le terrorisme

par Moncef Wafi

Une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont ouvert, hier, à partir de 15 h 30, la marche républicaine voulue par Paris en hommage aux victimes des attaques contre les locaux de Charlie Hebdo et de la prise d'otages de la Porte de Vincennes.

François Hollande, Angela Merkel, David Cameron, Matteo Renzi, les dirigeants de l'Otan, de la Ligue arabe, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le président palestinien, Mahmoud Abbas, le couple royal jordanien étaient tous présents, en tête d'un défilé officiel qui marchera ainsi, sur une courte distance, à la tête d'une foule composée de centaines de milliers de personnes. L'Algérie a été représentée par son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, aux côtés d'au moins 50 chefs d'Etat, de gouvernement et d'institutions internationales. La présence dans le cortège de ces très nombreuses personnalités a entraîné la mise en place d'un dispositif de sécurité musclé. «Des tireurs d'élite ont été positionnés sur les toits des immeubles bordant le parcours», a indiqué le ministre de l'Intérieur alors que les égouts ont été passés au peigne fin. En tête de cortège, place de la République, au niveau du boulevard Voltaire, les familles des 17 victimes des attentats terroristes dont celles des otages tués par Amedy Coulibaly. Les organisations juives de France, reçues par François Hollande, ont évoqué «un certain nombre de mesures urgentes à prendre», selon Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), face à ce qu'il qualifie de «situation de guerre», notamment sur les réseaux sociaux et dans les prisons. Il précisera avoir reçu des assurances sur la protection des lieux de culte et d'enseignement hébraïques «si nécessaire, au-delà de la police par l'armée». Allant plus loin, il suggère à la justice française «des mesures préventives, peut-être électroniques» pour surveiller «ceux qui sont supposés être des djihadistes sur le territoire national».

A Paris, comme dans d'autres villes de la France comme Lyon, Rennes ou encore Saint-Etienne, des dizaines de milliers de personnes ont également marché, hier. En parallèle, les ministres de l'Intérieur de onze pays européens et le ministre américain de la Justice, Eric Holder, ont convenu, en réunion à Paris, de renforcer la lutte contre le terrorisme, notamment en ciblant davantage les contrôles aux frontières extérieures de l'UE. Dans une déclaration commune publiée à l'issue de deux heures d'entretien, les ministres ont ciblé la Toile, jugeant «indispensable» le partenariat avec les opérateurs de l'internet pour identifier et retirer rapidement les sites «incitant à la haine et à la terreur». L'autre cible est le renforcement du contrôle des ressortissants européens qui franchissent les frontières extérieures de l'Union. Une manière comme une autre de mettre sous surveillance les futurs djihadistes européens qui partent s'aguerrir sur les fronts irakiens et syriens. Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a expliqué que l'Europe insiste sur la nécessité d'avancer sur le système de collecte des données fournies par les voyageurs aux compagnies aériennes (PNR) des pays membres dans le cadre de la lutte contre le terrorisme tout en donnant «toutes les garanties de protection des données personnelles», dira-t-il. Un jeu de piste qui «permettra de suivre ceux qui se rendent sur le théâtre des opérations terroristes ou en reviennent», a encore précisé le ministre français. Par ailleurs, il a été également annoncé qu'une réunion des ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'UE aurait lieu pour coordonner les actions pour faire face à la menace terroriste vendredi prochain à Bruxelles. Un sommet international contre le terrorisme se tiendra aussi le 18 février à Washington.