Assurant qu'il n'y aura ni «ataba» (le seuil des cours) ni rachat pour le
baccalauréat de la session de juin 2015, la ministre de l'Education nationale,
Mme Noria Benghebrit, a indiqué, hier, au micro de la Chaîne III de la radio
nationale que «la décision a été prise sur la base des recommandations issues
de la conférence nationale sur l'évolution d'étape de la réforme de l'école,
tenue en juillet dernier, pour la valorisation du travail continu de l'élève,
autrement dit la fiche de synthèse». «Une grande réflexion sur la méthodologie
sera menée à partir de ce mois de janvier pour aboutir, en juin prochain, à une
évaluation d'ensemble sur la réécriture des programmes scolaires dans le cycle
secondaire, mais aussi le moyen et le primaire», a encore expliqué Noria
Benghebrit, ajoutant que «l'urgence de ce chantier de réforme de tous les
cycles s'est imposée de manière naturelle». «La réécriture des programmes
scolaires est une urgence», a souligné la ministre de l'Education nationale,
assurant que les «recrutements dans le secteur seront non seulement maintenus
mais qu'ils pourraient être doublés». Confirmant la suppression de la deuxième
session de l'examen de fin du cycle primaire (ex-sixième), l'invitée de la
radio a également déploré que les programmes élaborés en 2003 l'aient été «dans
l'urgence avant même la loi d'orientation de 2008», expliquant qu'il s'agira
plus «d'ajustements que de réformes, avec une réflexion en cours sur
l'enseignement secondaire et primaire (programmes et rythmes), au vu des
recommandations de la commission nationale des programmes scolaires». Elle a
rappelé que sur les 317 recommandations issues de la conférence nationale de
juillet dernier, plus de 200 plaidaient pour la réécriture des programmes,
insistant sur la formation des enseignants comme étant «la clé de voûte d'un
enseignement de qualité». Les résultats de cette réflexion «seront connus en
2015-2016 s'agissant de la 1ère et 2ème année primaire ainsi que pour la 1ère
année moyenne, alors que les cahiers des charges seront lancés dès mars
prochain pour le cycle secondaire», a-t-elle encore précisé. Réitérant le
maintien des recrutements précédemment prévus dans le secteur pour l'année en
cours (7.000 postes), Noria Benghebrit a également ajouté que ces derniers
pourraient être «doublés l'année prochaine», soulignant «l'existence des
ressources humaines et des potentialités pour les différents paliers
d'enseignement». Les besoins pour l'année prochaine «seront examinés à partir
du mois en cours», a encore précisé la ministre, prévoyant l'ouverture de
nouveaux établissements scolaires «afin de lutter contre la surcharge des
classes».
La ministre de l'Education nationale a, par ailleurs, informé de la
«tenue prochaine d'un conseil interministériel (CIM) qui sera consacré
précisément à la rentrée scolaire 2015-2016 et qui en définira les priorités».
A une question sur l'enseignement privé, la ministre de l'Education nationale a
indiqué que «la place du privé demeure faible, dès lors que le nombre d'élèves
qui y sont inscrits représentent moins de 1% des scolarisés». Sur ce même
point, elle dira que «la porte est ouverte pour ces investissements dans
l'enseignement privé selon un cahier des charges et avec obligation de
résultats, ce qui est néanmoins important pour nous est que le programme
national soit la seule référence». Abordant le volet du dialogue social avec
les différents partenaires, la ministre a assuré que «des progrès gigantesques
ont été réalisés à l'issue des différents pourparlers», précisant que «sur les
36 revendications des syndicats, 34 ont été satisfaites». Insistant sur ce
point, Noria Benghebrit dira que «le débat mené avec le partenaire social
consiste en la mise en place d'un pacte pour résoudre définitivement les problèmes
liés au secteur». «L'Observatoire de l'éducation et de la formation, dont les
textes juridiques existent mais non encore mis en application, sera mis en
place au courant de ce mois de janvier» a, enfin, annoncé la première
responsable du secteur de l'Education.