Celle-là,
nombreux étaient, les observateurs qui l'attendaient. À proprement parler, il
n'y eut pas de contre-pied. En tenant compte de la situation sur le front
intérieur, en additionnant les grèves, les protestations ; À proprement parler,
il n'y eut pas de contre-pied. après les fermetures, donc, par défiance, de
sièges de municipalités et une contestation qui se construit ? les clubs de
discussions, informels, existent bel et bien même si le pouvoir ne reconnaît
pas leur existence formelle - ; le report, dès lors, des discussions sur la
nouvelle Constitution, et le referendum qui devait suivre, ne pouvaient avoir
lieu. Nous sommes ainsi. Nous aimons la sérénité. Ne jamais réagir à chaud.
Voire. La seule question à laquelle aucun observateur n'avait pas trouvé de
réponse était la suivante : « Qu'est-ce qu'ils vont bien nous sortir cette fois
? ». Et là, le miracle !Un baril de pétrole déprécié roula à nos pieds. Il fut
le prétexte à une réunion d'urgence des décideurs, des happy few, comme on dit,
en notre nom, suivi d'un conseil de ministres pour nous entendre dire que, non,
décidemment non, nous ne pouvions pas nous permettre, pour le moment, de
débattre d'un texte fondamental qui régira notre vie, qui nous servira
d'orientation et de remparts face aux abus. Les temps sont trop durs pour que
nous nous perdions en discussions oiseuses. Décréter l'état d'exception ou
d'urgence eut paru excessif. Plus simple était donc de verrouiller l'appareil
existant. La faute à qui ? À l'Arabie Saoudite qui décida de brader son
pétrole. Et, par suite, le nôtre. À l'Europe et au monde occidental, aussi, qui
ont besoin de cette chute des prix pour relancer leurs économies chancelantes.
Au Fonds Monétaire International et ses recommandations. À tous ceux qui nous
entraînent, malgré nous, dans une lutte implacable, celle qui se joue
maintenant sous nos yeux entre l'OTAN et la Russie et la Chine.Ces données nous
affectent, en effet, car le monde est petit. Et nous le sommes davantage. Le
corollaire est que le texte fondamental de la République, amendé et approuvé en
2008, devient, théoriquement, depuis cette décision, obsolète, inopérante en
l'état. En clair, en exagérant un peu ? puisque le texte devait être remplacé
du fait qu'il ne répond plus aux conditions présentes - nous ne sommes régi par
aucun texte constitutionnel. Après plusieurs tentatives. Nous avons été
convoqués à 5 reprises pour approuver ou amender le texte fondamental ?en 1963,
1976, 1989 et celle de 1996 amendée en 2008 - en cinquante ans. Pour habiller,
chaque « pouvoir » d'une légitimité. Ni Constitution, ni état d'exception, ni
état d'urgence, nous nous retrouvons donc devant un état de fait. Le vide.
Celui que les astronomes appellent l'Energie Noire qui compose plus de 97
pour-cent de l'univers et qui, selon eux, a une incidence déterminante sur le
mouvement des astres, notamment l'expansion de l'univers Notre planète
tournera-t-elle moins vite, ou trop vite ? Vers quel coin de l'espace ?
Ici-bas, vous et moi, nous souhaitons, timidement, que les prix de pétrole
soient un peu mieux contrôlés par l'OPEP, les hausses et les baisses décidées
en commun pour nous permettre de dépenser davantage pour notre développement ou
serrer la ceinture à condition que nous soyons prévenus. Le problème est que
notre espoir d'être entendu fût vain. Comment réveiller et parvenir à faire
passer les pilules amères au populo installé dans la rente ? Comment lui dire
que, décidément, nous avons mal géré les années de vaches grasses pour,
aujourd'hui et demain lui demander de geler ses ambitions ? À travers quels
canaux ? La société civile ? Les partis politiques ? Le légendaire pilote
automobile argentin Juan Manuel Fangio, cinq fois champion du monde, disait : «
Quand, dans une course, je m'aperçois qu'un accident a eu lieu, je me dis que
tous les autres pilotes, par réflexe, vont ralentir. C'est à ce moment-là que
j'accélère ». Passe que nous n'ayons pu prévoir le prévisible. Mais, pour nous
libérer de la tétanie du corps, c'est sans doute le moment d'aller plus vite
dans les réformes, le moment de corriger les tirs, assainir le système
politique et non pas l'aggraver en se refermant comme une huître. En somme,
avoir le courage de dire et faire ce que tout le monde attend de dirigeants politiques.
Et la révision de la Constitution est un préalable. Resserrer les boulons du
navire qui prend l'eau. Dire et convenir, au cours des débats que des excès ont
été commis. Qu'il y eut également des percées. Une faute avouée est à moitié
pardonnée, dit-on. Surtout quand elle est réparée. En mettant fin aux
gaspillages, aux décisions économiques à l'emporte-pièce, en mettant en route
les réformes qui s'imposent. Les gouvernements se sont succédé selon le niveau
de crise vécue ces quinze dernières années. Les uns, il faut le dire, plus
efficients que d'autres. Aujourd'hui, cependant, force est de constater qu'un
gouvernement d'une politique de rentiers ne pourrait affronter la guerre
économique totale qui s'installe. Peut-être paraîtrait-on venir d'un autre âge
mais il serait sans doute temps de cadrer les actions débridées. Avec une autre
équipe. Et un ministère d'État à la Planification. Non pas un secrétariat
d'état, comme ce fut le cas, département sans influence. Un Ministère d'État.
Pour une économie dirigiste donc ? Non. Ni Gosplan ni Département
gouvernemental fantôme tels que ceux qui hantent et orientent les actions de
tous les gouvernements occidentaux. Et qui s'en cachent. Que l'on retrouve sous
diverses appellations comme la Réserve Fédérale aux Etats-Unis, banque centrale
de fait, quasiment privée, dont le professeur Antony Cyril dénonçait, en 1995,
les agissements, relayé, en 2014,par les Vigiles pour la Paixpour lesquels
l'institution « est une menace potentielle de guerre mondiale ». Non. Pas de
cela. Un Ministère d'Etat à la Planification qui aura pignon sur rue. Comptable
aussi bien devant l'exécutif que devant l'Assemblée nationale et le Sénat. En
attendant leurs renouvellements.