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Les vieux billets de 100 et 200 dinars boudés

par Abdelkrim Zerzouri

Les anciennes coupures de billets de banque de 200 et 100 dinars ne sont plus appréciées à leur juste valeur. Dans la pratique, certains ont même décidé, de leur propre chef, de ne plus les accepter lorsque le client les étale pour payer des achats ou autres services, chose qui a provoqué des effets boule de neige au sein de la population, faisant que tout le monde tente dans son subconscient de se débarrasser, au plus tôt, de ces vieux billets de 200 et 100 dinars, dont le retrait définitif de la circulation entre en vigueur à partir du 1er janvier 2015. Des commerçants à Ali Mendjeli, gênés ou fatigués de répéter à longueur de journée que les billets en question ne sont plus acceptés, ont affiché « la note » bien en vue de tout client. Un client tout autant mis au parfum et qui vient renforcer le cercle des décisions unilatérales en tentant de refiler ces billets à d'autres au moindre mouvement dans ses poches. C'est l'entêtement des uns à rejeter catégoriquement ces billets et le souhait d'autres de s'en débarrasser rapidement. Les billets de 200 et 100 dinars sont rejetés par les commerçants, les transporteurs, les taxieurs, ainsi qu'au niveau de certaines stations d'essence, sans que quiconque intervienne ou vienne revendiquer le respect de la légalité et la réglementation qui permet d'effectuer avec ces billets toutes les transactions normales liées aux achats de produits et aux services divers jusqu'à la fin de l'année en cours, soit jusqu'au 31 décembre 2014. « Je n'accepte plus les billets de 200 et 100 dinars parce que moi-même j'éprouve des difficultés lorsque je les remet en monnaie aux clients », a daigné nous expliquer un commerçant à Constantine. Le phénomène s'est amplifié ces derniers jours au point de hanter les places commerciales et les services, où l'échange de monnaie ne se fait pas sans tomber sur les quiproquos dans les réponses des uns qui s'entêtent à refuser d'encaisser les billets de 200 et 100 dinars, et la grogne de ceux qui se voient refuser une monnaie légalement en circulation jusqu'à la fin de l'année en cours. Mieux encore, les coupures de billets de banque, datant d'une trentaine d'années (200 DA de type 1983, 100 DA de type 1981 et 1982), peuvent être échangées sans limitation de montant auprès de toutes les banques d'ici le 31 décembre de l'année en cours, indique une note de la Banque d'Algérie, précisant que l'échange est aussi valable après cette date, sans formalité particulière, pendant une période de dix ans, soit jusqu'au 31 décembre 2024, auprès des guichets de la Banque d'Algérie à travers son réseau d'agences ouvertes dans toutes les wilayas du pays. D'où vient alors cette crainte devant les coupures de 200 et 100 dinars ? Selon certains avis, largement partagés, les gens appréhendent seulement «la corvée» à laquelle ils seront soumis au niveau des banques lors de l'échange de ces coupures qui seront retirées de la circulation dans une semaine.