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Des techniciens agricoles écrivent à leur ministre

par A. Mallem

Un groupe de techniciens agricoles travaillant à la direction des services agricoles de Constantine ont adressé, hier, une lettre ouverte à leur tutelle, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et au directeur général de la fonction publique, et qu'ils se proposent de publier dans la presse, «avant de saisir dans une troisième étape, ont-ils indiqué, le Premier ministre pour trouver une solution à notre problème qui est celui d'une cinquantaine de techniciens de la wilaya et de tous les techniciens agricoles à travers le pays».

Et d'expliquer ensuite le fond du problème qu'ils vont exposer ainsi publiquement. «Nous avons un retard d'avancement dans notre carrière professionnelle. Nous avons été recrutés en tant que techniciens, nous approchons maintenant de la retraite, après plus de 28 ans de service pour la plupart d'entre nous, et nous sommes toujours confinés au même grade. Voilà le fond du problème qui nous a amené aujourd'hui à monter au créneau pour chercher une solution à notre cas», nous ont-ils expliqué de vive voix. Et ils ont cité tous les autres secteurs de la fonction publique qui ont fait des avancements et des propositions pour améliorer la situation professionnelle de leur personnel et déploré que dans le secteur de l'agriculture la carrière des techniciens stagne.

Ils considèrent donc que c'est une injustice commise dans la gestion de leur carrière professionnelle qui les laisse dans le désarroi et ils ont demandé à bénéficier de formation pour accéder à des grades supérieurs. «Pourquoi après tant d'années de travail au service de l'administration, un technicien se trouve toujours au même grade à la fin de sa carrière, avec un salaire qui lui permet tout juste de tenir 15 jours dans le mois ? Quant à la formation pour prétendre accéder au poste supérieur, elle arrive par parcimonie et ne suffit pas à contenter tout le monde».

Interrogé hier sur cette question, le directeur des services agricoles de Constantine, M. Yacine Ghediri, a expliqué, pour commencer, que l'ingénieur d'application est une fonction vouée à la disparition. Mais les tenants de cette fonction peuvent postuler au poste d'ingénieur d'Etat en suivant une formation dispensée par les organismes étatiques spécialisés. «Pour les techniciens supérieurs, ils ne peuvent pas évoluer car ils sont plafonnés par la fonction publique et on ne peut rien changer à cette situation. La fonction publique prévoit qu'ils ne peuvent pas avoir accès au grade supérieur, et ce quel que soit le nombre d'années de service ou d'ancienneté. A mon niveau, je ne peux malheureusement rien faire puisque cela relève de l'organisme de la fonction publique. Mais ils peuvent adresser leur requête à cette administration ou à sa tutelle qui peuvent, éventuellement, ménager une porte de sortie pour cette catégorie», indique notre interlocuteur.