Des dizaines d'habitants de la rue des ?Maquisards', exclus du relogement, ont bloqué, hier, l'avenue Belouizdad, à la circulation automobile, juste à quelques mètres du siège de la daïra de Constantine, pour protester contre leur exclusion de la liste des bénéficiaires. Ils ont déclaré qu'ils sont là «depuis 8h et qu'ils ne s'en iront pas avant qu'ils ne soient inclus dans la liste, en question, avec affichage officiel, portant les ajouts nécessaires». Selon des représentants du mouvement de protestation, «nous sommes capables de passer la nuit ici, et si rien ne bouge dans le bon sens nous serons là, demain jeudi, à la même heure pour la même action de blocage de la circulation routière sur l'avenue». En guise d'obstacles dressés pour empêcher le passage des véhicules, l'avenue était jonchée de branchages, de pierres, de pneus et de tuyaux en fonte soustraits des chantiers de réhabilitation des immeubles de ladite artère. Des policiers en force, avec véhicules, étaient installés, un peu à l'écart, surveillant la situation, mais sans intervenir. Les protestataires, qui ont déjà fermé la même avenue, il y a près d'un mois, n'avaient accepté de se disperser que contre des promesses fermes de régler leur problème, dans un délai de 15 jours. Ce dernier se résume, selon leurs explications, au fait que les familles des riverains de la rue des ?Maquisards', au nombre de 1.200, dont moins de 800 ont reçu leurs décisions de pré-affectation pour un relogement, le mois de décembre prochain, à la nouvelle ville de Ali Mendjeli, alors que 400 autres familles, qui y résident depuis 20 et 30 ans, ont été «injustement» exclues, considèrent-ils.

«Le chef de daïra nous a demandé de faire des recours et c'est ce que nous avons fait, mais cela fait 2 mois, maintenant, que nous attendons, ballottés entre la daïra, la société d'aménagement «SAU» et l'Opgi, sans résultat, et chaque fois, avec des promesses de règlement du dossier, sous huitaine», disent-ils.

«Maintenant, nous n'en pouvons plus ; nous continuerons, donc, notre mouvement de protestation, jusqu'à ce qu'on nous présente la liste des bénéficiaires avec nos noms, d'autant plus que l'opération de délocalisation des habitants de la rue des ?Maquisards' est programmée, dans quelques semaines.»

Jusqu'en fin d'après-midi, les protestataires étaient, toujours, aussi nombreux sur les lieux et l'avenue qui est un axe de circulation névralgique du centre-ville de Constantine, est toujours coupée.