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Troisième semaine de grève à l'IGCMO : Six étudiants poursuivis en justice

par Houari Barti



La situation frise le pourrissement au département de génie civil, faculté d'architecture et de génie civil de l'USTO. Les étudiants sont à la troisième semaine d'arrêt de cours et les portes de l'université (ex-IGCMO) étaient encore fermées hier à l'accès. Fait nouveau et qui renseigne sur la « gravité » des choses. Six étudiants ont été destinataires hier de convocations du tribunal administratif d'Oran. La surprise fut en effet grande hier parmi les étudiants lorsqu'un huissier de justice s'est présenté à l'entrée de l'université portant des convocations de la justice à l'adresse d'un certain nombre d'étudiants, probablement ciblés parce que soupçonnés par l'administration universitaire d'être les meneurs du mouvement de grève.

Pour les étudiants rencontrés hier devant l'enceinte universitaire, « cette tournure judiciaire des évènements est une preuve incontestable que l'administration du département est tout simplement incapable de gérer un problème pourtant purement pédagogique ».

 Il faut rappeler que le conflit opposant les étudiants à l'administration a pour principale origine des conditions qualifiées de « draconiennes » par les jurys de délibération pour le passage de la 2e à la 3e année licence génie civil. Des conditions qui exigent des étudiants, en plus d'avoir un crédit minimal de 90, d'avoir également une note minimale de 10 dans chacune des unités dites fondamentales, à savoir MDF (mécanique des fluides), RDM (résistance des matériaux), maths 4 et maths 5. Si le crédit minimal de 90 dont doivent disposer les étudiants ne souffre d'aucune contestation, la condition relative à la note minimale de 10 dans les unités fondamentales est en revanche catégoriquement rejetée par les étudiants pour la simple raison qu'il s'agit d'une condition « impossible à honorer pour un étudiant moyen », lequel, précisent-ils, « reste la référence de base pour tout système d'évaluation ». La preuve pour eux que cette condition est « irréaliste », c'est qu'elle n'est pas adoptée, et c'est vérifiable, soulignent-ils, par les universités de Relizane, Mostaganem, Aïn Témouchent et Mascara. Il faut noter, toutefois, que cette condition d'avoir les unités fondamentales acquises existe bel et bien selon un arrêté ministériel. Pourquoi alors est-elle appliquée par certaines universités et pas par d'autres ? Contacté par téléphone, le responsable de la cellule d'information, de la communication et porte-parole de l'université des sciences et de la technologie d'Oran (USTO-MB), M. Boudia, nous expliquera que l'arrêté en question laisse au jury de délibération l'appréciation de faire usage du rachat ou pas. En d'autres termes, le jury peut poser cette condition d'avoir 10 aux unités fondamentales comme il peut ne pas l'exiger. Pour les étudiants, l'argument « du souci d'excellence » défendu par l'administration pour imposer cette particularité du département de génie civil de l'USTO « n'a aucun sens ». Exiger l'excellence passe d'abord par une gestion administrative aux normes et des conditions de scolarité qui répondent aux minimums requis. « On ne peut pas exiger l'excellence, alors que l'étudiant n'a même pas où faire ses besoins naturels », ont-ils rétorqué.