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Trois
démarches politiques font l'actualité dans le pays depuis l'été dernier.
Chacune selon son promoteur vise de reconstruire le consensus national dont le
pays a besoin pour relever les défis internes et externes auxquels il est
confronté. Mais si l'objectif est le même, la voie et la méthode qu'ont décidé
d'emprunter les initiateurs ne préfigurent aucune convergence possible entre
elles. Entre les trois démarches qui focalisent l'actualité politique dans le
pays, ou du moins entre d'eux d'entre elles : l'initiative du FFS préconisant
d'aller à une conférence du consensus nationale inclusive en terme de
participation et celle de la CNLT préconisant un dialogue pouvoir/opposition
devant aboutir à un accord sur une transition démocratique, et celle que
poursuit le pouvoir consistant en l'adoption d'un projet de révision de la
constitution, il y a totale divergence quant aux raisons qui ont conduit leurs
promoteurs à les prendre. Pour le FFS et la CNLP, leurs initiatives se
justifieraient par l'état de crise nationale que vit le pays traduite par
l'effondrement du consensus national qui l'a gravement affaibli et mis en péril
sa stabilité et l'unité nationale. Pour le pouvoir, ce ne serait pas cette
crise, dont il nie formellement l'existence, qui motive sa démarche, mais tout
simplement sa volonté de procéder à des changements à caractère démocratique en
égard aux évolutions intervenues progressivement et naturellement dans la
société algérienne.
Il est clair par conséquent qu'ayant été conçues en partant de visions aussi antagonistes sur l'état du pays, ces démarches ne peuvent se rejoindre. Ce dont rend compte la laborieuse tentative entreprise par le FFS à trouver un terrain d'entente entre les tenants des trois autres initiatives. Bien que lui-même fonde la sienne sur l'existence de la crise nationale, il n'a pas fixé à la conférence du consensus national qu'il cherche à réunir l'objectif d'une transition démocratique telle que réclamée par le pôle de l'opposition faisant bloc au sein de la CNLT. Ce qui lui a permis d'obtenir l'adhésion à son projet de partis satellites du pouvoir, mais d'essuyer dans le même temps des réticences et des fins de non recevoir de la part des membres de la CNLT. En s'en tenant à son déni de l'existence d'une crise nationale, le pouvoir ne peut envisager d'enter en dialogue avec des acteurs politiques dont les revendications et les objectifs découlent justement de leur conviction que le pays en vit une et que l'unique solution pacifique est son retrait ordonné et concerté des commandes du pays. Il a opté pour temporiser dans la réalisation de son projet de révision constitutionnelle et donné feu vert à ses relais partisans de s'exprimer favorablement pour l'initiative du FFS en étant certain que celle-ci n'ira pas à son terme vu les oppositions qu'elle suscite dans le reste de la classe politique. Envisager que l'une des initiatives en question rassemble ce qu'il faudrait de forces et d'acteurs politiques aptes à reconstruire le consensus national que tous déclarent être leur but final, c'est faire preuve d'un optimisme qui n'est vraiment pas de saison en Algérie. |
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