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Le registre
électronique du cancer qui devait être achevé et exploité d'ici la fin de l'année,
risque de connaître des retards en raison de certains problèmes rencontrés dans
certaines wilayas du pays. Lors d'un séminaire de formation ayant lieu à
l'INSP, certains structures de santé dans des wilayas du pays n'étaient même
pas au courant de l'arrêté du 22 février 2014, obligeant chaque wilaya de créer
son propre registre électronique du cancer. Ceux de la wilaya de Bouira ont
affirmé qu'ils viennent juste d'avoir l'arrêté en question. D'autres n'ayant
pas les moyens et le personnel dédié pour la collecte des données, n'arrivent
toujours pas à appliquer ledit arrêté. Ceux qui tentent d'affronter tous les
problèmes ont du mal à tenir, l'exemple de deux médecins généralistes qui ont
été chargés, à l'EPH de Aïn Defla, de collecter les données alors qu'ils sont
déjà pris par le volume du travail. Autrement dit, des médecins généralistes
qui font de doubles tâches parfois le triple. Les deux médecins ont demandé à
la conseillère du ministère de la Santé « une note pour pouvoir les libérer de
certaines tâches pour pouvoir faire la collecte des données, qui se fait à
travers plusieurs services et aussi auprès du secteur privé ». Ceux de la
wilaya de Blida ont affirmé qu'il y a des problèmes pour avoir des
renseignements complets sur les personnes cancéreuses diagnostiquées ou
traitées. Ils précisent que la majorité est enregistrée sans adresse. D'autres
ont précisé que si le patient subit une intervention chirurgicale, son
chirurgien refuse de coopérer sous prétexte qu'il s'agit là d'un secret médical.
A noter que si certaines wilayas semblent bien avancées dans l'élaboration du
registre électronique du cancer par le fait qu'elles avaient déjà un registre
général depuis des années, à l'instar des wilayas de Sétif, Batna, Alger,
d'autres wilayas sont complètement out, c'est le cas de la wilaya de Djelfa. Le
représentant de cette wilaya des Hauts Plateaux a affirmé qu'il manque de tout.
«On n'a pas de registre parce qu'on n'a même pas de service épidémiologique. On
manque de tout ». Le comble est le fait qu'ils n'ont pas encore vu l'arrêté,
pourtant un médecin a déjà été formé sur le dispositif de mise en place de ce
registre, alors qu'il n'est même pas concerné par l'élaboration de ce registre
! Les représentants de certaines wilayas invitées ont justifié ces retards par
l'inégalité en matière de dotation de moyens humains et matériels dans leurs
structures sanitaires.
Bien que la liste des problèmes est longue, la conseillère du ministère de la Santé chargé du plan cancer, Mme Benkededra Badra, a donné des instructions fermes à l'ensemble des présents d'achever et de finaliser leur registre en version électronique d'ici la fin de l'année. «Ce registre sera exploitable à partir de cette date», a-t-elle averti. Elle a de ce fait affirmé qu'elle est à sa troisième rencontre après celles organisées à Sétif, puis à Oran. Elle tente avec son équipe d'expliquer l'utilisation du nouveau logiciel du registre national du cancer pour arriver à avoir un registre national unifié regroupant les registres des 48 wilayas du pays. La conseillère du ministère a affirmé que ce registre est en fait un outil de planification sanitaire. Le but recherché à travers l'élaboration de ce registre est de connaître l'incidence des différents cancers, d'identifier les groupes à haut risque et de mieux connaître l'évolution des cancers. Ces données permettent d'évaluer l'importance des problèmes et aident à planifier les programmes de santé en matière de traitement, de prévention et de médicaments. |
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