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Education : Le ministère joue la carte de l'apaisement avec les syndicats

par Yazid Alilat

Le ministère de l'Education nationale joue l'apaisement, et ne veut plus aller à l'affrontement avec les syndicats, dont ceux des enseignants. C'est la lecture que des milieux proches du secteur ont faite, hier, après la conférence de presse, animée par des responsables du secteur, en réponse aux dernières sorties des syndicats, qui ont demandé l'application des accords de juillet 2014. L'inspecteur général du ministère, Mesguem Nedjadi et le directeur des Ressources humaines, Abdelhakim Bousahla, ont confirmé cette tendance à l'apaisement, dans une conférence de presse, au cours de laquelle ils ont annoncé que quelque 240.000 fonctionnaires, du secteur de l'Education nationale, vont bénéficier, avant la fin de l'année, d'une promotion, soit près de 40% de l'ensemble des personnels du secteur.

La ministre du secteur Nouria Benghebrit avait annoncé, vendredi dernier, que près de «35% d'enseignants (150.000), des 3 cycles, bénéficieront de promotions, à des grades supérieurs». «Le secteur de l'Education est en passe de concrétiser les accords conclus entre le gouvernement et les syndicats, portant intégration et promotion de 150.000 employés (35% de l'ensemble des employés du secteur), conformément à la circulaire interministérielle d'application, n° 4, datée du 6 juillet 2014», avait-elle ajouté, dans une déclaration à l'APS. Ces promotions vont s'effectuer dans le cadre d'inscriptions sur les listes de qualifications ou de concours professionnels ou internes, et visent, ont par ailleurs, précisé, hier mercredi, les deux responsables du ministère, à améliorer les conditions des travailleurs du secteur, tous corps confondus. Pour le corps enseignant, 800 enseignants de l'Enseignement technique bénéficieront d'une promotion directe au grade d'enseignant du secondaire. Pour le corps des intendants, en grève illimitée depuis septembre denier, il y a du nouveau. Près de 6.000 postes budgétaires ont été ouverts, dans le cadre de la promotion aux différents grades d'intendants, selon les revendications de ce corps, qui compte 14.400 fonctionnaires. L'incidence financière de cette promotion est de plusieurs milliards de dinars, selon les représentants du ministère.

Par ailleurs, le ministère de l'Education nationale compte promouvoir, à la fin de l'année, 118.734 postes dont 17.066, à travers l'inscription par concours internes, prévue le 4 décembre 2014 et 101.668 postes à travers l'inscription sur la liste des qualifications. En plus, il a été décidé d'intégrer, systématiquement, des enseignants des cycles primaire et moyen et leur promotion au grade d'enseignant principal, selon un document distribué à la presse. Cette revendication figurait dans la plate-forme de l'Unpef, notamment, l'application de la directive ministérielle 004/2014, qui stipule d'intégrer les enseignants du primaire, ayant 10 ans d'expérience, au grade de professeur formateur ainsi que le droit aux nouveaux grades pour les licenciés et les ingénieurs, exerçant le métier d'enseignement. Cette circulaire, datant du 6 juillet dernier, stipule l'intégration des enseignants du primaire ayant 20 ans de service jusqu'au 31 décembre 2011, dans le grade d'enseignant formateur, ainsi que l'intégration des enseignants de l'école primaire, ayant suivi une formation, avant juin 2012 ou ayant obtenu, avant cette même date, une licence dans la spécialité.

Le deal de Benghebrit

Pour autant, le dialogue entre le ministère et les syndicats se poursuit, et un nouveau round est prévu, samedi prochain. «Cette 3ème rencontre du genre vise, essentiellement, à résoudre les problèmes que connaît le secteur et les différends qui minent la relation tutelle-partenaires sociaux», a-t-on estimé. M. Mesguen a, ainsi, confirmé la tenue de cette réunion avec les partenaires sociaux, le 15 novembre, estimant que «le dialogue est en cours et se tient de façon continue, en vue de régler tous les problèmes soulevés». Quant au problème de la surcharge des classes, il a expliqué que ce phénomène était répandu dans les régions urbaines, les villes et les nouvelles villes «où la priorité a été accordée à l'attribution de logements, au détriment de la finalisation des travaux de réalisation d'établissements éducatifs». Le problème de la surcharge touche «près de 2% des classes du cycle primaire, 4% des classes du cycle moyen et 10% des classes du secondaire», a t-il dit, estimant nécessaire «la révision de la liste des projets relative aux établissements éducatifs et de respecter les délais de réception des projets entamés».

Le ministère a fixé, au 30 novembre prochain, la date-butoir de la mise en œuvre des clauses de l'accord (avec les syndicats), à travers la finalisation du traitement de tous les dossiers d'intégration et de promotion, en coordination avec les directions de l'Education et les services concernés, dans les wilayas, avait expliqué la ministre, vendredi dernier, dans une déclaration de presse. A tout le moins, la ministre est en quête de «paix sociale» et veut conclure un deal de longue durée avec les syndicats, avant l'approche des vacances d'hiver, et veut régler les dossiers en suspens, au cas par cas.