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SKIKDA: La valse des directeurs d'Algérie Télécom

par A. Boudrouma

C'est une surprise de taille que celle de la dernière sortie d'Algérie Telecom qui vient de rendre public un communiqué faisan état du remplacement du nouveau directeur de la direction opérationnelle des Télécommunications (DOT), pourtant, fraîchement, installé. Pour des raisons demeurées encore incomprises, Algérie Telecom avait décidé, tout simplement, d'écourter le passage à Skikda, du directeur de la DOT, M. Later Youcef qui avait pourtant, de l'avis de certains travailleurs, montré un certain dynamisme en opérant de grands changements au sein de l'encadrement pour améliorer la situation. Son départ a été « motivé par des raisons d'ordre personnel et à sa demande » lit-on, dans la décision qui nous a été transmise, non pas par la cellule communication de la DOT, qui existe pourtant, mais par celle de la wilaya qui a pris le relais dans cette affaire, en diffusant à la presse la décision de fin de fonctions de M. Later Youcef et son remplacement par M. Mokrani Rachid, cadre de la DOT de Jijel. Pourtant avant l'éviction de M. Later, l'autre directeur qui l'a précédé a connu un sort similaire en subissant une sortie par la petite porte.

Il est vrai que ce dernier était devenu, quelque peu, encombrant pour l'entreprise, pour avoir eu maille à partir avec la section syndicale qui a réussi à « lui damer le pion », dans une lutte sourde qui, malgré tout, a pris de graves proportions après avoir été ébruitée et relayée par la vox populi et certains médias sur de prétendus écarts de ce directeur, déchu depuis. La section syndicale qui avait rallié, à sa cause, les travailleurs avait lancé un véritable pavé dans la mare, en l'acculant jusque dans ses derniers retranchements, l'accusant entre autres, d'avoir traité les Skikdis « d'enfants d'Italiens » et malgré qu'il a nié avoir tenu de tels propos, rien n'y fit, tout le monde avait compris que ses heures, à la tète d'AT étaient comptées. Son départ n'avait pas tardé, particulièrement, à la suite de l' implication du Secrétaire de wilaya de l'UGTA et député FLN, M. Zair Saïd qui a pris fait et cause pour la section syndicale d'AT, en se fixant comme objectif l'exigence du départ du directeur décri?. C' était, ainsi qu'a eu lieu, la chute du premier directeur, après quelques mois de fonctions. Son successeur n'aura pas eu plus de chance puisque à peine installé et avoir entrepris le redressement de la situation, en plaçant la barre très haut, il sera confronté à quelques entraves de taille et un remous au sein de son environnement.

Il a révélé, quelques jours avant son départ, lors d'une rencontre de sensibilisation sur la bibliothèque numérique que l'ampleur des problèmes demandait une formidable débauche d'énergie, eu égard au nombre de problèmes parmi lesquels les pannes téléphoniques, la faiblesse de la pénétration d'Internet dans les foyers, un sous-encadrement et un sérieux manque de moyens matériels. Et, encore une fois, l'optimisme affiché s'est estompé, d'un coup, après l'annonce de sa mise à l'écart par une décision émanant de sa tutelle, le réintégrant dans son ancien poste en qualité d'ingénieur. En tous cas, le « nouvel homme fort » d'Algérie Telecom, installé durant le week-end dernier, le quatorzième, en l'espace de quelques années, seulement, aura du pain sur la planche pour assainir une situation qui a fini par lasser le plus patient des clients avec des difficultés et entraves, de toutes sortes, qui jalonnent son passage dans les locaux d'Algérie Télécom, situés aux Allées du 20 Août 1955 et dont l'édifice semble être devenu, à la longue, une citadelle imprenable.

La valse de directeurs ne semble pas améliorer cette situation puisque, dit-on, le mal est à rechercher ailleurs. En tous cas, nul n'arrive, encore, à décrypter le sens des décisions de mise de fin de fonctions d'un directeur et son remplacement par un autre et la diffusion de la décision de mise à l'écart de l'un et l'installation d'un autre; l'administration semble vouloir donner de l'importance à cette décision qu'elle a confiée à la cellule de communication pour sa diffusion, un acte qui relève, pourtant, de son pouvoir discrétionnaire qu'elle n'avait pas à expliquer, outre mesure, à moins que cela ne cache, déjà, la possibilité d'un autre mouvement de directeurs, en perspective. L'avenir le dira...