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BOUMERDES - ENGOA : un conflit et des attentes

par O. M.

L'un des fleurons des travaux publics, l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art, connaît des perturbations quasi permanentes, depuis un mois.

Le gel de l'activité de l'ENGOA, entreprise employant plus de 4.000 personnes, trouve sa base, selon les syndicalistes, «dans une guerre intestine, orchestrée par certains cadres, depuis que le DG a entrepris d'assainir l'entreprise et qu'une plate-forme de revendications de 10 points court, depuis septembre 2014, dénonçant, en premier lieu, la précarité des milliers d'emplois».

Pour Rabah Tira, le SG de l'union locale de l'UGTA: «Bien que bénéficiant d'une bonne santé financière, dépassant les 11 milliards de DA et un plan de charge conclu jusqu'à 2030, les 4.000 travailleurs de l'ENGOA, administratifs y compris, se trouvent, tous en CDD (contrat à durée déterminé). Cela est illogique et en violation de l'article 12 de la loi 90/11». A ce sujet et dans un écrit du 28/09/2014, la direction générale affirme que «la permanisation des postes, relève des prérogatives du SGP et des ministères concernés». Correspondance confirmée par Mme Derouazi directrice des Ressources humaines (DRH).

Quand à la valorisation des salaires, la direction aurait, dans un premier temps, engagé sa parole, avant de se rétracter, en attendant les résultats de la tripartite.

L'autre point de discorde concerne la valorisation des salaires et des indemnités. Ce à quoi les syndicalistes de l'unité de Bentalha (Alger) rétorquent: «une convention de travail, il faut la respecter, surtout lorsqu'une entreprise est solide, financièrement». Quant à la dotation en vêtements de sécurité, achetés à coups de millions, au mois de juillet dernier et qui n'ont pas été distribués aux travailleurs, le P-DG dira que «la faute incombe à la direction des Ressources humaines». M. Tira, le secrétaire général de l'union locale, réitère aux grévistes, les engagements de l'instance syndicale: «les ouvriers vont reprendre le travail mais nous avons donné un délai de 15 jours, au P-DG, pour satisfaire les revendications formulées, faute de quoi, nous reconduirons la grève et cette fois-ci, demanderons le départ du P-DG».

Ainsi, une entreprise vitale, en cette période de grands chantiers, jouissant d'une bonne santé financière, employant plus de 4.000 travailleurs, semble se trouver, aujourd'hui, au centre d'un conflit.