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La peur du virus Ebola s'invite à Oran : Les services sanitaires intensifient la sensibilisation du personnel soignant

par Sofiane M.



Les services sanitaires intensifient la sensibilisation du personnel soignant. Après le personnel médical de l'hôpital d'Oran, qui a bénéficié, fin octobre dernier, d'une demi-journée d'information et de sensibilisation sur le virus Ebola, lundi, c'était, au tour du personnel soignant de l'EHU «1er Novembre 1954». Cette journée, encadrée par un épidémiologiste, a été axée, essentiellement, sur les précautions à prendre pour éviter une contamination du virus qui se transmet par contact direct avec des fluides corporels contaminés (sueur, sang, salive?), selles ou vomissements d'un malade, sérieusement, atteint. Le risque de la propagation de la maladie, parmi la population, reste minime, mais pour le personnel soignant de risque de contamination s'aggrave. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), 10% des personnes infectées par le virus relèvent des personnels de santé. Le virus Ebola a déjà causé la mort de 4.950 personnes en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Les initiateurs de cette journée de sensibilisation se sont, longuement, attardés pour expliquer aux médecins et infirmiers, les symptômes, les modes de transmission et le diagnostic de ce virus.

Ils ont, aussi, détaillé les précautions à prendre, avant d'entrer en contact avec une personne malade et comment se protéger contre la maladie.

Le docteur Dali, chef de service de bactériologie de l'EHU d'Oran, a animé une conférence sous le thème : «Infection Ebola, aspect virologique». Il a, ainsi, décrit l'évolution du virus et les mécanismes lui permettant d'infecter les cellules saines. Le docteur Bentayeb, résident au service d'épidémiologie de l'EHU d'Oran, de son côté, a fait une deuxième communication, ayant pour thème: «De la fièvre hémorragique au virus Ebola». Jeudi dernier, une demi-journée d'information, sur «l'hémorragie Ebola» a été organisée, au CHU d'Oran, sur initiative du service d'épidémiologie du même établissement. La rencontre, destinée aux chefs de services, a été l'occasion, pour les intervenants, de faire, d'une part, un état des lieux sur l'évolution de la maladie, dans les 4 pays africains touchés et de l'autre, débattre des conditions à réunir pour faire face à toute éventualité. Lors de son intervention, le directeur du CHU, a rappelé que l'Algérie n'est pas à l'abri de ce virus avec des populations qui arrivent des régions touchées et il est, nécessaire, de préciser qu'il « n'y a aucun contrôle sur ces flux humains ». Ceci dit, le CHU est amené à prendre les dispositions adéquates pour parer à toute suspicion et qu'actuellement l'établissement se prépare, en lançant des formations à l'instar de l'envoi du Pr Mouffok, dans un établissement étranger, pour mieux cerner la pathologie ainsi que toutes les conditions matérielles, alors que sur le plan humain, les compétences existent. Le CHUO est en alerte maximale, devait souligner le premier gestionnaire. Dans une longue présentation du virus d'Ebola et de sa propagation, Pr Mouffok a insisté sur une meilleure connaissance de la maladie qui demeure, relativement nouvelle, étant donné que son avènement date de 1976, en République démocratique du Congo et dont le taux de mortalité, enregistré à l'époque, avait atteint 90% des personnes atteintes. Actuellement, le virus est virulent d'où le grand nombre de décès, en raison de plusieurs facteurs d'échec dans les 4 pays africains touchés et ce, aussi bien en zones urbaines que rurales. Le risque s'est étendu, ailleurs, vu que 2 cas ont été signalés aux USA et d'autres dans certains pays européens notamment la France et l'Espagne, pays très proches de l'Algérie. La difficulté réside dans la méconnaissance des symptômes de la maladie qui peuvent, même, être associés à d'autres maladies. Contrairement à d'autres maladies, la durée d'incubation du virus Ebola est, relativement, longue et se situerait entre 3 et 21 jours, d'où la difficulté de la prise en charge du cas suspect. Pour l'heure et sans tomber dans la psychose, comme devait le rappeler Pr Ahmed Fouatih, le plus important est de rester vigilant, en entreprenant une vaste campagne d'information et de sensibilisation, en direction de tous les secteurs concernés ainsi que l'ensemble des établissements de santé de la région, vu que le CHUO est à vocation régionale.