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Rentrée universitaire: Un retard qui coûte cher

par A. Mallem

Avec un ordre du jour assez chargé, la 3ème session ordinaire de l'assemblée populaire de wilaya de Constantine pour le compte de l'année en cours s'est tenue, hier, en présence de tous ses membres, ou presque, puisque l'on n'a enregistré que trois absences sur les 43 membres la constituant.

La défection, attendue, par certains est expliquée par «le marasme qui sévit actuellement au sein de l'APW et qui devait donner lieu à un débat chaud, mais qui n'a donc pas eu lieu. Pourtant, bien longtemps avant la session, plusieurs membres de l'APW se sont plaints de la marginalisation de leur institution qui n'est pas associée à l'élaboration et au suivi des programmes de développement dans la wilaya, et plus particulièrement le programme de préparation de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» où, estiment ses membres, elle a son mot à dire.

Mais, point de coup d'éclat durant la session d'hier et à la différence de la session houleuse tenue la semaine passée par sa consœur de base, l'APC, la session de l'APW s'est déroulée dans le calme et l'ordre. Il est apparu hier que même le wali a tenu à calmer le jeu en prononçant un discours écrit, non improvisé et très critique envers l'APW comme ce fut le cas à l'ouverture de la seconde session, en évitant soigneusement d'évoquer les problèmes qui, disent la plupart des membres que nous avons interrogés, existent entre lui et l'assemblée de wilaya à travers son président. «Ce ne sont pas seulement des problèmes relevant des affaires protocolaires ou de respect de la tutelle administrative», nous ont déclaré en aparté des membres de l'APW.

En tout cas, dans la séance de la matinée qui a été consacrée à la présentation des dossiers lourds figurant à l'ordre du jour, à savoir celui de la formation professionnelle et celui de la dernière rentrée universitaire, les élus ne se sont pas privés de formuler des critiques acerbes sur le déroulement de la dernière rentrée qui ne s'est pas effectuée «dans les normes et selon les orientations gouvernementales», ont-ils relevé en substance. Et pour cause, le rapporteur de la commission de l'enseignement supérieur, M. Amirèche Nadir, a révélé dans le rapport établi par cette commission après des visites sur le terrain, que la rentrée universitaire ne s'était pas effectuée à la date prévue du 1er septembre mais bien après l'Aïd-el-Adha qui a été célébré, rappelons-le, le 4 octobre. «Ce qui a influé négativement sur les programmes pédagogiques des étudiants. D'autre part, a-t-il poursuivi, au niveau des oeuvres universitaires, nous avons constaté que des sommes énormes investies dans le transport et la restauration sont parties en fumée à cause de ce retard : des dizaines et des dizaines de bus loués à 14000 dinars par jour et par véhicule ont circulé à vide plus d'un mois à travers les quartiers de la ville et de sa périphérie et dans les communes de la wilaya. De même pour les restaurants universitaires qui ont ouvert leurs portes début septembre, ils ont préparé des repas qui n'ont pas trouvé preneur. Cela a valu des pertes en milliards au Trésor de l'Etat», a déploré la commission dans son rapport.

Aussi, l'organe élu a-t-il recommandé plus de rigueur dans la fixation des dates et leur respect par les étudiants autant que par les professeurs. Les travaux de l'APW se sont poursuivis durant la journée d'hier par la présentation et la discussion des rapports sur les rentrées dans le secteur professionnel et au niveau de l'Education nationale, le rapport sur l'exécution du plan quinquennal 2010/2014 qui vient de s'achever, la préparation de la manifestation culturelle arabe de 2015 pour terminer avec les questions diverses.