Moins de neuf mois après l'organisation réussie de la «Foire régionale du miel», les responsables de la Chambre de l'Agriculture et ceux de la direction des Services agricoles (DSA) de la wilaya de Médéa, remettent ça, en organisant, comme prévu, le «Premier salon national du miel».

Une manifestation commerciale qu'abrite, du 4 au 9 du mois courant, le vaste espace, en plein air du Centre de formation et de Vulgarisation agricoles (CFVA) de Médéa-Takbou, mitoyen avec l'OPOW Imam Lyès, et dont l'inauguration officielle a été faite par les autorités locales, en présence d'une foule nombreuse. Un «Premier salon national du miel» qui s'étale donc sur six journées et auquel participent pas moins de treize (13) wilayas (Aïn Defla, Alger, Blida, Bouira, Boumerdès, Chlef, Constantine, Tébessa, Tipaza, Tissemsilt, Tizi-Ouzou, Tlemcen et Médéa, bien entendu) qui sont représentées par une cinquantaine d'exposants et dont nous dira M. Mohamed Abdelli, président de la Chambre de l'Agriculture de la wilaya de Médéa : «Les objectifs sont, surtout, de permettre à tous les apiculteurs, activant à travers le territoire national de se rencontrer et échanger leurs expériences mais aussi et surtout de se concerter sur les nombreuses difficultés qu'ils rencontrent dans leur travail et essayer de trouver les solutions adéquates, avec l'appui souhaité et espéré des autorités, aussi bien, au niveau local que régional et national.» Et ce responsable d'ajouter : «Ce genre de rencontres leur permettra, également, de faire connaître leurs différents produits.»

Une manifestation commerciale dont l'ouverture s'est faite aux sons de la ?zorna' et du ?bendir' ainsi que du baroud que tiraient une dizaine de cavaliers montés sur des chevaux «pur sang arabe». Ce sera, ensuite, le tour des stands qu'effectuera la délégation officielle et l'occasion pour M. Brahim Merad de discuter avec un grand nombre d'exposants dont certains ont saisi cette opportunité pour lui faire connaître leurs différents produits mais aussi de lui faire part des difficultés qu'ils rencontrent dans leur travail. Ce dont nous dira M. Mohamed Abdelli : « La plus importante de ces difficultés est relative à la mévente de la production car en dehors des quelques jours que dure une foire ou un salon, il n'y a point de vente. C'est pourquoi nous jugeons utile et extrêmement indispensable la création de Maisons du miel, dans toutes les wilayas productrices. Un problème qui a attiré l'attention de M. le wali de Médéa, que nous remercions au passage et qui nous a donné son accord de principe pour la création de deux Maisons du miel, l'une à Médéa et l'autre à Tablat, chef-lieu de daïra situé à 90 km au nord-est de Médéa.» Et ce responsable de poursuivre: «Comme autres difficultés, nous citerons les vols des ruches qui ont pris une grande ampleur, ces deux ou trois dernières années et dont souffrent beaucoup d'apiculteurs, les incendies qui détruisent des centaines de ruches, l'utilisation de pesticides non conformes dans les vergers et autres espaces où se nourrissent les abeilles, le refus de beaucoup de propriétaires terriens d'accueillir des apiculteurs dans le cadre de la transhumance saisonnière. Un refus qu'ils expliquent surtout par les piqûres qu'occasionnent les abeilles à leur cheptel notamment.»

Pour en revenir aux différentes variétés de miel produites, elles vont du «Sedra» à «Essenayria» en passant par «Zaâtar El-berri», « Neggar Echouk», «El-berrouagh», «L'Eucalyptus», «El-ballot», «Eliklil», «Koul El-azhar», «Ezaâytra», «Echawki», «El merrar», «L'oranger», «La gelée royale»?Du miel pur dont le prix du kilogramme varie entre 1.200 et 3.500 dinars, selon la qualité du nectar de la plante. Du miel pur dont la production, dans la wilaya de Médéa, durant ces 5 dernières années, a été de 1.436 kg, en 2010, 1.347 en 2011, 1.643 en 2012, 1.652 en 2013 et 1.230 en 2014. Une baisse de production en 2014 qui s'explique, selon les concernés, par les mauvaises conditions climatiques, en d'autres termes par la faiblesse de la pluviométrie. La wilaya de Médéa compte, aujourd'hui, un total de 1.400 apiculteurs déclarés pour un total de 35.621 ruches, soit une moyenne de 25 ruches pour chaque apiculteur. Des apiculteurs dont certains pensent même à l'introduction de l'insémination artificielle des abeilles pour l'augmentation de la production comme à l'augmentation de la «gelée royale». Des apiculteurs qui sont soutenus par les directions des Services agricoles, pour le service technique, les Centres de formation et de vulgarisation agricoles, les Chambres de l'Agriculture pour les campagnes de sensibilisation et d'orientation, les Conservations des forêts pour la distribution de ruches dans les régions forestières, les différents organismes de soutien à l'emploi des jeunes (CNAC, ANSEJ, ANGEM), la Banque de l'Agriculture et du Développement rural (BADR) pour le financement des projets ainsi que les Caisses régionales de mutualité agricole (CRMA) pour les assurances.