Des dizaines de mal-logés du quartier de Sananès, relevant du secteur urbain
El Badr, ont manifesté hier en bloquant la circulation automobile au niveau de
l'avenue du Colonel Amirouche (ex-Jules Ferry). Les pluies torrentielles qui se
sont abattues sur Oran tout au long de la nuit du mardi à mercredi ont fait
ressurgir les vieux démons de l'habitat menaçant ruine au niveau de ce quartier
où certaines bâtisses semblent carrément défier les lois de la physique. C'est
le cas, particulièrement, de l'immeuble numéro 08, rue Samaïli Mohamed. Un
immeuble où résident 22 familles dans des conditions spartiates. Etranglé entre
les ruines de deux bâtisses, déjà évacuées par leurs occupants, le numéro 8,
rue Samaïli Mohamed, continue, lui, à défier le temps. «On nous a promis un
relogement avant le mois de Ramadhan. Finalement, l'hiver est arrivé et on est
toujours dans ce trou», affirme, l'emblème national à la main, une
quinquagénaire habitant l'immeuble. La nuit dernière, témoigne-t-elle, «en plus
des eaux qui se déversaient sur nous à cause des pluies, on a dû faire face aux
eaux usées qui nous inondaient de partout. Dans pareilles conditions, il est
préférable de dormir à la belle étoile que de prendre le risque de se faire
ensevelir. On nous promet un relogement depuis trop longtemps. On espère
seulement que cela se fasse avant qu'il y ait mort d'homme. Alors, que chacun
assume ses responsabilités». Non loin de cet immeuble, à la rue Boukerch El
Houari, d'autres immeubles sont tout aussi vétustes. Selon des habitants du
quartier, le nombre d'immeubles en péril au niveau de ce site avoisinerait les
neuf. Les mal-logés de Sananès lancent ainsi un cri de détresse aux autorités
locales et à leur tête le wali d'Oran. Le danger est réel !