Le mois de décembre 2014 sera quasi historique pour le football algérien
qui sera présent en Coupe du monde des clubs. Et c'est l'ESS qui sera notre
représentant dans cette prestigieuse compétition. Pour obtenir ce rare
privilège, l'Entente a su mener à terme sa campagne africaine en Ligue des champions
d'Afrique. Pour l'ensemble de son œuvre, nous dirons que l'ESS mérite amplement
cette distinction qui redonne un peu plus de crédibilité aux joueurs locaux,
trop souvent voués aux gémonies par les éternels insatisfaits. D'ailleurs, le
buteur de l'ESS, Younès, a tenu à rappeler « que le joueur local mérite plus de
considération. Nous venons de prouver que, dans de bonnes conditions, le joueur
local est capable de faire des merveilles ». Voilà une opinion que ne manquera
pas de réjouir les partisans du « produit local », comme Rabah Madjer par
exemple. Ce n'est pas le seul enseignement de ce sacre, car il est le fruit du
courage et de la volonté de la part de toutes les composantes du club. A
commencer par le président Hamar qui a fait front aux critiques lorsqu'il a
désigné le jeune entraîneur Kheirddine Madoui à la barre technique. Au départ,
peu d'observateurs auraient misé sur une ESS dont l'effectif a été chamboulé et
qui, en phases de poules, devait se frotter aux grosses cylindrées
continentales aux riches palmarès ». En fait, ce qui ressort du parcours de
l'Entente, c'est sa capacité à bien gérer ses rencontres tant à domicile qu'à
l'extérieur. Et c'est d'ailleurs grâce au nul ramené de Kinshasa que la coupe a
pris samedi le chemin de Aïn El-Fouara. Certes, les coéquipiers de Demmou ont
connu des moments difficiles face à un adversaire plus frais physiquement et
contraint de jouer son va-tout, mais ils ont tenu jusqu'au bout. Quelques
anciens joueurs de l'ESS, présents dans les tribunes, ont eu le plaisir de voir
qu'ils ont de dignes successeurs et que l'Entente, qu'on le veuille ou non,
adore les matches de coupes qu'elles soient nationales ou continentales. Cette
consécration est de nature à conforter dans leur sentiment ceux qui pensent que
la « matière première » existe toujours en Algérie. Et c'est une excellente
décision du bureau fédéral d'avoir impliqué le sélectionneur national Christian
Gourcuff dans le projet des équipes nationales celle en particulier des A'.
Posséder une très bonne sélection nationale est une bonne chose, mais ne
pas s'endormir sur ses lauriers et penser à l'avenir, c'est mieux. A présent,
il faudrait souhaiter que, dans le championnat national, la progression se
fasse sentir et ce, en dépit de l'obligation du résultat immédiat. C'est,
certes, difficile, mais pas impossible.