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Plus de 200 cas relevés depuis le début de l'année scolaire : Les poux font un retour en force dans nos écoles

par J. Boukraâ

Les poux véhiculent, à tort, une image de précarité et d'hygiène douteuse. Si cela reste vrai pour les poux de corps, les poux de tête sont fréquents, surtout en milieu scolaire, affectant alors enfants et parents de tous milieux? et malheureusement, leur éradication totale n'est pas pour demain. Passant par des périodes de disparition plus ou moins longues, ils finissent toujours par réapparaître. Cette situation n'est pas inconnue de la deuxième capitale du pays. Cette épidémie, considérée comme tabou par la quasi-totalité des parents, fait des ravages parmi les enfants scolarisés. Selon des sources de la direction de la Santé et de la Population, plus de 200 cas de poux ont été relevés depuis le début de l'année scolaire en cours. Ce chiffre est considéré comme une sonnette d'alarme par rapport à quelque 600 cas recensés tout au long de l'année scolaire écoulée... Depuis quelques années, la pédiculose semble même effectuer un retour en force dans nos écoles. Les poux qui colonisent les têtes des bambins donnent bien du souci aux enseignants et aux parents. Selon les diverses études, la pédiculose (contamination par les poux) est extrêmement contagieuse et les enfants, en particulier dans la classe d'âge 5-8 ans, sont très souvent confrontés aux poux de la tête. Parfois, ce sont les institutrices qui, ayant repéré qu'un enfant se grattait fréquemment la tête, se chargent de vérifier qu'il n'est pas infesté. Mais ce sont souvent les parents qui préviennent l'école ou la crèche qu'ils ont dû traiter leur enfant et qui demandent d'alerter les autres familles. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation et des actions de prévention à coups de milliards, les poux ont de nouveau investi les cheveux de centaines de chérubins à travers plusieurs établissements scolaires à El Bahia. Les parents d'élèves tirent la sonnette d'alarme contre la prolifération des poux au niveau d'un grand nombre d'établissements scolaires et en particulier dans les quartiers populaires. «J'ai beau laver ma fille pour la débarrasser des poux mais j'y arrive pas vu que dès le lendemain elle en ?ramène' encore de son école à cause de la contagion», a-t-elle expliqué désespérée. En plus des écoles, le phénomène a été signalé également au niveau de plusieurs crèches à Oran. Les responsables de ces établissements se sont contentés de mettre au courant les parents des enfants sans agir pour débarrasser ces établissements de ces parasites. Face à cette situation alarmante, il est précisé que «cela n'a rien à voir avec l'hygiène» et que «cette affection peut toucher tous les enfants». Les jeunes enfants sont donc plus enclins à attraper des poux uniquement.

Preuve de la progression de cette épidémie, des officines proposent des traitements contre les poux, notamment des champoings et lotions anti-poux. Un pharmacien du centre-ville, interrogé, affirme que les champoings et les lotions, qui coûtent entre 140 et 1.200 dinars, sont écoulés rapidement ces dernières semaines à cause de la progression de la pédiculose. «J'ai ramené un grand stock pour faire face à la hausse de la demande sur ces produits», confie notre source Les services de la santé demandent aux parents qui ont un enfant contaminé de prévenir l'école pour alerter les autres familles.