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Elle qualifie la situation de «grave» : La CNLTD accuse

par Salah-Eddine K.

L'instance de concertation et de suivi de l'opposition alerte sur « la gravité de la situation » et veut lancer un débat au sein de la population pour sortir de la crise.

La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) vient de lancer un appel au peuple algérien, à l'occasion du 60e anniversaire de la révolution de Novembre. C'est par le biais de son instance de concertation et de suivi de l'opposition, que cet appel a été lancé hier au peuple pour qu'il «médite sur la gravité de la situation que traverse le pays».

Le texte est signé par les membres de l'instance de suivi, à savoir Nacer Djabi, Ahmed Adhimi, Abdelaziz Rahabi et Aerrezki Ferrad. Et c'est ce dernier qui a fait la lecture du texte de l'appel à l'entame d'une rencontre qui a regroupé, hier au siège national du MSP, les membres de la Coordination ainsi que des personnalités indépendantes.

Le texte fait le constat de la situation actuelle que vit le pays, marquée, selon la Coordination, par une crise sans précédent et dont les dangers sont imminents si elle persiste. Pour l'opposition, le pays est entre deux «options diamétralement opposées». L'une est suicidaire et mène le pays vers la dérive et qui est la résultante de l'impasse «politique actuelle», et une autre alternative qui consiste dans la mobilisation pour un «sursaut national». Présenté comme une plate-forme qui propose des ébauches pour sortir de cette crise, le texte accuse le pouvoir politique d'être à l'origine de cette crise. «Les derniers événements à Ghardaïa, à Alger et dans d'autres régions du pays confirment les mises en garde et craintes sur les risques avérés que la crise du régime politique se transforme en crise de l'Etat et des institutions». Institutions, affirme-t-on au CNLTD, «qui sont aujourd'hui marginalisées, paralysées et le pouvoir présidentiel fragilisé par l'absence prolongée du chef de l'Etat».

L'instance de coordination et suivi de l'opposition regrette que les changements politiques dans la région n'aient pas servi à alerter les tenants du pouvoir politique dans notre pays sur la nécessité d'«engager de nouvelles réformes politiques et économiques, pour mettre l'Algérie à l'abri d'une autre rupture violente dans son histoire». Pour l'opposition, le pouvoir politique ne fait que colmater les brèches au lieu d'aller vers des réformes profondes. L'instance de concertation du CNLTD affirme que ses adhérents, notamment les partis politiques, vont aller partout sur l'ensemble du territoire national rencontrer le peuple et lui expliquer sa démarche dont le seul but est de contribuer à la sortie de cette crise en organisant avec le pouvoir politique une transition consensuelle. Pas encore de précision sur la date du démarrage des activités de l'opposition, mais cela va se faire «incessamment», est-il indiqué. La coordination prévoit aussi de rencontrer les syndicats autonomes. La coordination persiste, en outre, à aller de l'avant même si les conditions pour accomplir cette tâche restent difficiles. Les rédacteurs de l'appel considèrent que leurs droits aux réunions, aux meetings et aux marches pacifiques sont des droits politiques inaliénables et reconnus dont la CNLDT ne se départira pas. «Le pouvoir ne doit pas rater l'occasion, la balle est dans son camp», est-il encore écrit.