Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les combats de béliers font jaser

par A. E. A.

Les combats de béliers, phénomène qui s'est éclipsé durant des années, semble revenir en force, ces derniers temps. En effet, de nombreux jeunes et moins jeunes s'y adonnent et ne ratent pas les occasions pour improviser des tournois, surtout, dans les quartiers populaires de la ville et particulièrement à l'occasion de la fête de l'Aid. Pratique qui est considérée, d'abord, comme un sport par la majorité d'entre eux, mais qui est vue, un peu autrement, par d'autres qui n'écartent pas non plus, son autre aspect pécuniaire que ces combats peuvent procurer. Ainsi, « Ami Salah » s'y adonne pour ce qui le concerne, corps et âme, en faisant pratiquement son gagne-pain. Pour ce faire, il est toujours accompagné de son bélier à longue cornes recourbées, dressé pour les combats et nommé « Imlaq », qui vit avec lui et qu'il fait participer à des combats petits ou grands, à longueur d'année et n'en rate aucun, même ceux ayant lieu dans autres communes. En fait, il n'hésite pas à se déplacer accompagné de son « Imlaq » dans les wilayas limitrophes pour affronter et se mesurer à d'autres béliers et ce, en préparation des grands combats qui sont organisés durant les semaines précédant l'Aïd.

Dans ce cadre et selon ses propres déclarations, « les plus prisés et dont la mise atteint plusieurs milliers de dinars, sont ceux qui ont lieu juste la veille des fêtes. » Les avis des Constantinois, interrogés sur ce phénomène, sont partagés et mitigés. Ainsi, les plus jeunes trouvent la chose, plutôt amusante, faisant montre de compréhension et de tolérance surtout si l'organisation des combats est vécue comme sport et occupation, de détente et de loisirs. Par contre, les avis sont, de plus en plus, hostiles auprès des personnes âgées qui sont, complètement, contre et pour cause, noteront-ils, les combats consistent en des spectacles de maltraitance et même de torture d'animaux, qui sont condamnables.