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SAÏDA: L'offre dépasse la demande en main-d'œuvre spécialisée

par Tahar Diab

C'est avec 43.74% de nouveaux inscrits (2.406) sur un effectif global de 5.500 élèves que la formation professionnelle ouvre ses portes aux jeunes sans qualification. Disposant d'une capacité en internat de 480 lits, les 12 établissements comptent également deux instituts dont celui d'El Badr avec 20 spécialités au profit de ses 450 élèves et celui de Rebahia avec ses 300 élèves répartis en 10 spécialités. Parmi ces dernières figurent cette année l'hôtellerie et le tourisme avec les options nouvelles de « guide de musée » et celui concernant « l'agence de voyages », la troisième forme également à partir du niveau de la terminale les techniciens supérieurs en télécommunications. L'encadrement pédagogique est assuré par 200 enseignants dont près de 50% du corps féminin.

Les filières les plus prisées visent l'informatique, les techniques administratives et de gestion et enfin l'agriculture. Cependant et malgré les offres de différents secteurs, le bâtiment n'est plus attractif malgré ses augmentations de salaires et c'est ainsi que les demandes restent très faibles notamment envers l'architecture, le dessin, la topographie, le béton armé. Le peu d'engouement est également accentué au détriment de la maçonnerie, le coffrage-ferraillage, le carrelage, la faïence et enfin la mosaïque qui est devenue l'apanage de la clandestinité d'ouvriers étrangers.

Dans sa politique d'ouverture sur l'environnement, la direction de la formation professionnelle offre ses services au monde paysan. En signant conjointement une convention avec la direction des services agricoles et la Chambre de l'agriculture, c'est pas moins de 300 fellahs et petits fellahs qui bénéficient chaque année d'une formation qualifiante sur une durée de 3 à 6 mois à raison d'une journée par semaine. Au profit de la maison de rééducation d'Aïn El Hadjar, les détenus poursuivent une formation diplômante dans 2 spécialités à savoir l'installation sanitaire et gaz et ensuite l'électricité en bâtiment.

Avec l'ANEM d'Aïn El Hadjar, ce sont des jeunes de 16 à 20 ans qui bénéficient d'une prime mensuelle de 3.000 DA dans une formation qualifiante de 6 mois. Pour une période équivalente, la DFP appuie l'ANSEJ en assurant une prise en charge professionnelle des porteurs de projets. Enfin, pour la validation des expériences des candidats du CNAC, la DFP certifie le test de leur qualification.

Dans sa stratégie attractive, la formation professionnelle octroie des bourses mensuelles de 5.000 DA au profit des stagiaires en formation résidentielle dont les techniciens supérieurs qui accumulent à leur départ un pécule calculé sur une prime de 500 DA par mois.

Pour les apprentis, leurs présalaires s'élèvent à 15% du SNMG à la charge du CFPA pendant les 6 premiers mois, 30% à la charge de l'entreprise pour aboutir à 50% durant le 5e semestre. En matière d'infrastructures nouvelles, la DFP se renforce par 2 CFPA opérationnels en 2015 à Aïn Skhouna et une annexe à Aïn Sultan avec des capacités respectives de 200 et 100 élèves sans compter le nouveau siège de la direction qui sera occupé avant la fin de l'année.

Malgré le chômage qu'endurent certains jeunes et en dépit de certains salaires en hausse, il est à signaler qu'au moins deux secteurs stratégiques continuent à souffrir du manque d'offres d'emplois non satisfaites. En certaines saisons pour l'agriculture, mais surtout en permanence pour le bâtiment, certains métiers qui nécessitent des efforts physiques sont rebutés par la majorité de nos jeunes qui sont devenus -par éducation sociale encouragée- des partisans du moindre effort. C'est en ce sens que les appels incessants de ces deux gros employeurs interpellent l'Etat en général et le secteur de la formation professionnelle en particulier à repenser profondément la refonte de la stratégie visant à satisfaire les besoins en main-d'œuvre spécialisée, vitale pour le développement économique et social du pays.