|
|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Canada : L'argent halal
par Abdelkader Djebbar : Montréal
Tranquillement, sûrement, régulièrement, Ramadhan se poursuit comme si de
rien n'était. Les jours passent et se ressemblent. Réglés comme un chrono. Pour
la plupart des jeûneurs, la journée de travail commence à 9 heures et s'achève
à 17 heures. Aucune exception. Aucun accommodement. Raisonnable ou pas
raisonnable. Comme en période hors Ramadhan. Les longues soirées après la
rupture du jeûne n'existent pas. Car le lendemain, rebelote et ainsi de suite.
Mais peut-être quelques exceptions pour les fins de semaines. Sinon, les
soirées de veille des jours ouvrables sont plutôt et surtout consacrées aux
tarawih, dans les nombreuses salles de prière qui existent un peu partout à
Montréal, dans les différents quartiers à forte densité de musulmans, quelle
que soit l'origine. Et la prière ne rassemble pas seulement des fidèles d'un
seul et unique pays. C'est un véritable brassage de nationalités, des
rassemblements de musulmans, tout simplement. En cette période de l'année, au
Québec notamment, la journée de jeûne commence à 2h45 pour se terminer,
actuellement, à 20h45, soit 18 heures par des températures le plus souvent bien
supérieures à 25 degrés, parfois beaucoup plus encore mais rarement moins.
Voilà pour le côté abstinence, côté cour.
Côté jardin, rien ne manque. Tout y est. En magasin ou dans les grandes
surfaces. Sans contrainte imposée par les revendeurs et autres prestataires de
services. Tout se déroule comme si de rien n'était pour l'écrasante majorité de
la population. Mais de temps à autre, certaines pancartes de grandes surfaces
alimentaires rappellent que c'est «Ramadhan Kareem» avec pas mal d'ingrédients
tels que les fines herbes au rayon des légumes, des dattes préemballées en
barquettes de différents poids parmi les autres fruits. Il y a même des figues de
barbarie débarrassées de leurs épines. Au rayon boulangerie, toutes les sortes
de pain possibles garnissent les étagères, qu'ils soient à base de farine,
semoule ou orge, etc. Et le plus beau, le plus confortable, les prix ne bougent
pas. Disponibilité des produits et stabilité des prix restent deux éléments
fondamentaux qui ne feront pas faire de la gymnastique arithmétique aux
clients. Au rayon des viandes, c'est un autre délice compte tenu du rapport
qualité-prix. Et chacun en a pour son argent. Chacun en a pour ses goûts du
jour pour que elh´rira ne devienne pas chorba ghalia... A plus forte raison
lorsque tous les articles et produits sont étiquetés et programmés avec les
code-barres. La spéculation est ainsi écartée d'emblée pour laisser place à l'argent...
halal.
| |
|