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Constantine : Canicule, pénurie d'eau et colère de la population

par A. Mallem

Le centre de la ville de Constantine a été secoué hier durant presque toute la journée par une manifestation de colère contre la pénurie d'eau potable dans les foyers.

La manifestation qui a réuni plus de deux cents personnes, jeunes et adultes, a débuté le matin à la rue Abdallah Bey (ex-Damrémont), dans la haute casbah, lorsque les habitants de ce quartier ont bloqué la rue en empêchant toute circulation automobile pour protester contre la pénurie d'eau qui sévit dans leur quartier « depuis une dizaine de jours », criaient-ils.

Pendant quelques heures, la rue est restée fermée à la circulation avant que les forces de sécurité n'interviennent pour libérer la voie. Mais les manifestations se sont déplacées quelques centaines de mètres plus bas, devant le lycée Réda-Houhou où les manifestants ont coupé encore la rue conduisant à la haute casbah en réclamant à cors et à cris le rétablissement de l'alimentation en eau potable. « La chaleur et le ramadan nous ont esquintés, se plaignait un groupe de riverains.

Pas une goutte d'eau depuis 10 jours et aucun responsable ne s'est soucié de notre cas ! ». Et après que cette voie fut elle aussi libérée par les forces de police, les manifestants sont « descendus » vers 14h30mn à la Brèche pour couper encore la rue dans les deux sens, au niveau de la Grande Poste, en continuant à revendiquer le rétablissement de l'alimentation en eau potable. Hier, tard dans l'après-midi, les manifestants bloquaient encore la route sur cet axe névralgique du centre-ville. Les services de sécurité déployés en bas de la route n'ont rien tenté pour ouvrir la voie à la circulation routière. Un communiqué de presse de la Seaco, daté du 30 juin, dont nous avons reçu une copie hier matin, informe la population, sans indiquer les quartiers concernés, que les perturbations de la distribution d'eau enregistrées depuis le 26 juin dernier sont dues aux déboîtements de deux conduites d'alimentation en eau potable en fonte de 500 et 300 mm, incident qui a été, selon les termes du communiqué, causé par un glissement de terrain au niveau du Chemin forestier. « Les travaux de réparation entamés le 26 juin sont toujours en cours et des équipes spécialisées et les moyens de la Seaco ont été mobilisées pour effectuer les réparations nécessaires », lit-on dans le communiqué qui ajoute qu'un programme d'alimentation en eau par camions-citernes a été mis en place par la Seaco en indiquant que le rétablissement de la distribution se fera progressivement dès la fin des travaux. Cette effervescence a été constatée dans d'autres quartiers, comme Sidi Mabrouk, la Bum, Bab-El-Kantara et le Chemin forestier, eux aussi privés d'eau depuis plusieurs jours. Et devant le retard pris dans la réparation de la panne signalée, il est à redouter que d'autres quartiers emboîtent le pas à celui de la haute casbah, surtout que les services de la météo ont annoncé un pic de chaleur, pour demain jeudi, qui atteindra les 43 degrés Celsius à l'ombre.